30 juin 2016

Recomposition politique

Fascinant, ce qui se passe en Europe une semaine après le Brexit. Tout n'est pas rose, évidemment, mais on est loin du chaos généralisé qu'imaginaient – et espéraient sans doute – les dirigeants de Bruxelles et leurs partisans.
En Angleterre, on assiste très rapidement à une recomposition plutôt réaliste des forces politiques. Aussi bien à gauche qu'à droite, non seulement les inconditionnels du REMAIN (Cameron, Corbyn) mais aussi les ténors du LEAVE (Boris Johnson, Nigel Farage) se dirigent vers la sortie ou y sont poussés; le nouveau gouvernement et sans doute l'opposition seront vraisemblablement dirigés à l'automne par des modérés qui n'auront pas été trop fortement impliqués dans l'un ou l'autre camp. De cette façon, ils pourront collaborer ensemble, mettre de côté les promesses et les attentes farfelues, réaliser un consensus dans une population divisée et un peu perdue, et faire front commun pour les éventuelles tractations avec l'Union européenne.
Dans cette dernière, comme on pouvait s'y attendre, les pays plus ou moins menacés par des divisions internes (Espagne, France, Italie) se préparent à faire barrage aux désirs sécessionnistes de l'Écosse et de l'Irlande du Nord, bien sympathiques mais dangereux pour leur propre stabilité. Ceux, plus nombreux, qui se sont dotés de minorités néo-nazies et Eurosceptiques en croissance continue veulent retarder les choses pour ne pas encourager ces groupes à suivre le mauvais exemple anglais (tendances soulignées par Bloomberg). Et bon nombre d'autres, sans doute y compris l'Allemagne, se rendent compte que malgré son désir naturel de «punir» Londres pour sa curieuse propension à respecter une décision démocratique, l'Europe n'est absolument pas apte à négocier maintenant: ses membres sont bien trop tiraillés dans tous les sens pour pouvoir présenter un front uni, et n'ayant rien préparé, elle n'a rien de cohérent à mettre sur la table sauf des conditions draconiennes que le Royaume-Uni est sûr de rejeter et qui le pousseraient probablement à se cherche d'autres partenaires. La quasi-paralysie qui frappe deux joueurs importants, l'Espagne sans gouvernement réel au lendemain d'une élection ratée et la France repliée sur ses propres crises sociales et politiques, ne facilite pas les choses.
Pour le reste, les marchés semblent s'être stabilisés à un niveau bien moins catastrophique pour les Britanniques que ce qu'annonçaient les prophètes de malheur.
Tout ça fait certainement désordre, mais obéit à une  logique qui aurait dû être prévisible... même si personne ne voulait la prévoir.

25 juin 2016

Oust! les démocrates!

Juncker, Merkel et maintenant Hollande veulent que ces fauteurs de trouble britanniques, horriblement coupables de s'être exprimés démocratiquement face à un chantage à la peur éhonté de toutes les élites européennes (y compris la leur), quittent au plus vite le continent des bien-pensants nés pour un p'tit pain et satisfaits de leur sort. Minute, papillon!
D'abord, l'UE a créé avec son article 50, adopté sans que les peuples soient consultés bien sûr, une véritable course à obstacles pour quiconque veut effectuer une sortie du club. À peu près la seule chose qu'elle a négligée est d'imposer un délai ultra court à la demande de divorce. Sachant qu'ils seront sous pression constante une fois cette formalité remplie, pourquoi les Anglais ne prendraient-ils pas un court répit pour reprendre leur souffle et se préparer à une étape suivante pénible et complexe?
Sans doute le délai prolongera-t-il l'incertitude financière dont on a vu hier les premières manifestations. Et puis? Les Britanniques vont en souffrir au moins autant que les Européens... et ces derniers, disons-le, ont bien couru après. Dans le cas présent, ce n'est certes pas l'Albion qui est perfide! De plus, si, la débandade de l'euro et des bourses continentales devait se poursuivre (bien possible, puisque tous ces braves Eurodéfenseurs n'avaient pas pensé une seconde à se prémunir contre cela), la pression pour se montrer conciliant s'exercera bien plus sur Bruxelles que sur Londres, qui elle avait prévu le coup. Donc, avantage vraisemblable aux Rosbifs.
Enfin, la vraie raison de la hâte des Eurodictateurs est claire: ils voudraient que la négociation initiale soit menée du côté anglais par leur complice et ami David Cameron, diminué en plus par son humiliante défaite, plutôt que par un successeur Eurosceptique fier de sa victoire et bien moins enclin à accepter toutes les conditions de l'autre camp. Cameron a bien des défauts, mais son réflexe démocratique et patriotique est irréprochable sur ce point quand il insiste pour passer la main de façon ordonnée avant le début des pourparlers.
Dernière note à portée plus générale. Expliquez-moi pourquoi lorsqu'un peuple vote «dans le bon sens» de ce que veulent les élites, il est toujours démocrate, et quand il ose s'affirmer face aux classes dirigeantes, il est immanquablement manipulé par d'affreux démagogues mensongers. Curieux, cette coïncidence, non?

24 juin 2016

Brexit ou Brepair?

Je m'étonne que mes savants ex-confrères ici et ailleurs n'aient pas vu ce que je vous prédisais il y a une semaine parce que mon expérience de vieux journaleux me disait clairement que la tendance vers le LEAVE était marquée et probablement irréversible. Les derniers sursauts, comme d'habitude, ne voulaient pas dire grand-chose.
Quelques réflexions à chaud sur le Brexit et l'avenir de l'Europe:
1. Le résultat a peu à voir aux «erreurs» de David Cameron, et tout à voir avec la façon dont l'Europe a traité ses peuples, surtout depuis une douzaine d'années (ignorance méprisante des référendums francais et hollandais de 2005, irlandais de 2008 et grec de 2015). On ne tire pas impunément la barbichette démocratique du vieux lion britannique. Il répond en rugissant.
2. Les arguments de peur économique ressemblent énormément à ceux que MM. Trudeau (père), Chrétien et cie avaient invoqués lors des référendums québécois de 1980 et 1995, sauf que cette fois ils n'ont pas suffi – excepté en Écosse, dont les citoyens semblent avoir réagi comme leurs cousins québécois... c'est-à-dire contre leurs intérêts. Les Anglais, eux, ont voté très majoritairement contre le maintien de leur pays dans cette Europe-là.
3. Les leaders anglais du REMAIN  et leurs complices du continent semblent décidés à donner au résultat la pire interprétation possible (obscurantisme, régionalisme, xénophobie...) et refusent de voir la claque magistrale qu'il constitue à la version rétrograde, élitiste et purement économique de l'Europe qu'ils défendent.
4. Pour l'Union, ce résultat devrait au contraire être un choc salutaire qui exige un changement majeur d'orientation et de philosophie, d'une Europe des financiers et des nantis vers une Europe des peuples. Elle a déjà raté deux occasions majeures de corriger son cap suicidaire, quand elle a rejeté les messages des référendums constitutionnels français, hollandais et irlandais des années 2005-2008, et celui du référendum grec de juin dernier. Elle ne peut absolument pas laisser passer cette troisième chance que le destin lui accorde.
5. Un corollaire rigolo du Brexit: si l'anglais demeure une langue de l'Union européenne, ce sera uniquement... parce que c'est la seconde langue officielle de l'Irlande après le gaélique. Difficile de trouver mieux pour illustrer l'absurdité de la situation!
6. Les autres peuples européens, surtout ceux du sud méditerranéen, devraient tirer la leçon qui s'impose du courage et de la lucidité britanniques, et travailler ensemble à obliger leurs gouvernants à agir dans le bon sens avant qu'il ne soit trop tard.
7. Il faut cesser de faire semblant que cet évènement est un remous économique. C'est un séisme éminemment politique! Et le peuple britannique s'avère le plus gros et plus important «lanceur d'alerte» de l'ère moderne. Pas question de le traduire devant les tribunaux... ni de l'obliger à s'exiler en Russie!
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À ce message publié «à chaud» sur Facebook, j'ajouterai trois notes plus réfléchies. En premier lieu, le résultat plus serré que prévu est principalement dû à deux facteurs distincts: l'assassinat de la députée Jo Cox par un fana du LEAVE, qui a suscité une vague bien compréhensible dans le sens inverse; deuxièmement, un vote tactique très fort pour le REMAIN dans une Écosse qui le voyait comme une façon de réaffirmer ses différences avec le reste du Royaume-Uni et dans une ville de Londres très impliquée financièrement dans l'Union européenne.
D'autre part, il faut relativiser le facteur «immigration» considéré comme majeur dans la victoire du Brexit. Le Royaume-Uni n'a pas du tout une histoire de xénophobie massive, au contraire: il s'agit d'une population plutôt métissée et accueillante, en particulier pour les citoyens de ses anciennes colonies. Je pense que le refus actuel est dû surtout au fait que la politique d'immigration n'a pas été choisie par le peuple britannique, mais imposée de l'extérieur par des autorités européennes ignorantes des réalités internes du pays.
Enfin, je ne puis m'empêcher de comparer la décision intelligente et mesurée de Bernie Sanders de se rallier à Hillary Clinton malgré ses réserves avec le réflexe buté et divisif des leaders européens (Juncker, Merkel et cie) face au signal démocratique fort des Britanniques. Dans ce sens, ceci est un triste jour pour l'Europe, en effet.

16 juin 2016

Brexit en vue?

Je suis étonné et un peu inquiet de constater le peu d'attention que le monde accorde à ce qui devrait pourtant être le sujet numéro un d'intérêt immédiat sur la scène internationale et surtout européenne: la possibilité soudain très réelle d'une rupture entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.
La chose n'est sans doute pas aussi spectaculaire que le massacre d'Orlando ou les naufrages de réfugiés en Méditerranée, mais elle pourrait avoir des conséquences autrement dramatiques à moyen terme non seulement pour les pays de l'UE, mais pour l'équilibre mondial dans son ensemble.
Après une longue période où on pouvait la croire peu vraisemblable, l'éventualité d'un «Brexit» devient une probabilité. La quasi-totalité des sondages d'opinion anglais des deux dernières semaines ont donné le NON à l'Europe d'abord à égalité, puis de plus en plus majoritaire, en même temps que diminue le nombre des indécis. Habituellement, ce genre de configuration indique une dynamique forte qui non seulement finit par être irréversible, mais tend à s'accentuer, surtout si elle se produit dans les derniers jours d'une campagne. En d'autres mots, le 47-48 contre 42 d'aujourd'hui pourrait bien devenir un 55 contre 45 au moment du référendum du 23 juin (soit le même écart qu'il y a dix ans en France contre la Constitution européenne).
Pourquoi personne, en-dehors de l'Angleterre même, ne semble-t-il s'y intéresser? Pourtant, lors de la crise grecque de l'été dernier, le débat sur les conséquences probables d'un «Grexit» était bruyant, universel et acerbe... Or il faut quand même admettre que la Grèce n'est dans l'Europe qu'un joueur politique et économique marginal, alors que l'Angleterre est depuis des siècles un des trois axes majeurs de l'évolution du continent avec l'Allemagne et la France, et que Londres est de loin son centre économique le plus important. Ce qui aurait été une secousse grecque ennuyeuse mais non mortelle serait plutôt un séisme catastrophique venant du Royaume-Uni.
L'hypothèse avec laquelle je jongle en réponse est que la classe dirigeante européenne et mondiale juge qu'elle n'a pas lieu de s'inquiéter, parce que le gouvernement britannique l'a déjà avisée qu'il comptait faire comme Paris la dernière fois et ne pas tenir compte du résultat du vote démocratique, quel qu'il soit. Sauf que je doute que la tradition politique anglaise, bien moins «régalienne» que la française, lui permette de le faire sans provoquer un soulèvement citoyen majeur.

14 juin 2016

Le placard politicien

Tout ce que je lis et entends sur le tueur d'Orlando montre clairement que ses motivations relèvent bien plus des préjugés sexuels que du terrorisme islamiste. Son ex-femme, ses amis, même son père sont unanimes sur son faible intérêt pour la religion. Il n'a donc pas été «converti» ni politiquement ni religieusement, il avait déjà tous les ingrédients de son crime (violence, impulsivité, haine des homosexuels, manque de jugement) longtemps avant d'aller chercher sur Internet une justification qui lui convenait.
La conclusion logique à en tirer est qu'Omar Mateen s'est servi de l'Islam et de l'EI pour justifier a posteriori une action inspirée par des motifs qui leur sont essentiellement étrangers (il n'y a pas si longtemps, et s'il avait été d'une autre origine culturelle, il aurait sans doute invoqué le «péché mortel» que constitue l'homosexualité, en particulier pour les chrétiens fondamentalistes américains). Il est même fort possible qu'il ait lui-même été un homo refoulé, si l'on en croit les habitués du bar gay Pulse qui affirment l'y avoir croisé à plusieurs reprises...
L'ennui, c'est que l'État islamique avait tout avantage à monter à bord du train en marche pour profiter de l'énorme visibilité mondiale de l'évènement. Il accrédite ainsi, presque certainement à tort, une thèse qui, en plein coeur d'une campagne électorale où ce thème était déjà trop présent, fait l'affaire de trop de monde... et terrifie les autres au point de leur faire perdre leur sens commun. Donald Trump et les conservateurs ont tout avantage à ne voir que cet aspect; Hillary Clinton et l'establishment démocrate plutôt puritain ne trouvent aucun intérêt à se poser vigoureusement en défenseurs de la communauté marginale des LGBT, et préfèrent de beaucoup jouer la carte d'une tolérance religieuse même peu convaincante.
Les gays sont sans doute sortis du placard, les politiciens pas encore! Je dois faire une exception pour Barack Obama qui, lundi matin, s'est montré étonnamment raisonnable et nuancé sur le sujet. Dommage qu'il soit un bien meilleur «futur ex-président» que président en exercice.

08 juin 2016

Attention, illusion!

Ça recommence. Presque à chaque élection, les Américains du premier au dernier se bouchent les yeux et les oreilles bien dur, pour se convaincre qu'en novembre ils auront l'occasion de voter pour deux (ou au moins un) bons candidats à la Présidence.
J'ai vécu le phénomène en direct pour la première fois quand j'ai couvert pour La Presse la campagne électorale de 1976 d'un bout à l'autre. D'un côté le Démocrate Jimmy Carter, avec qui j'avais eu l'occasion de prendre un verre ou deux au New Hampshire en janvier, avant qu'il ne devienne le favori démocrate inaccessible aux petits journalistes étrangers dont j'étais. De l'autre côté le Républicain Gerald Ford, Président en poste et vice-président  de Nixon pendant le Watergate, que j'avais connu en 1974 alors qu'il tentait désespérément de se faire une réputation à l'international... et que j'étais assez naïf pour jouer le jeu.
Même pour le néophyte du «power journalism» que j'étais, il était flagrant que ni l'un ni l'autre n'avait la stature d'un homme d'État, encore moins celle d'un Président de la superpuissance américaine. Je l'ai écrit à plusieurs reprises, démontrant facilement preuves en mains que le premier, excellent garçon honnête et intelligent, n'avait pas le soupçon du début de l'expérience et de l'esprit critique qu'il fallait pour naviguer dans les intrigues nationales et planétaires, et que le second, malgré sa longue carrière, n'avait ni la vision ni l'intelligence requise.
J'étais convaincu que mes confrères américains beaucoup plus expérimentés, que je côtoyais dans les bus et les avions de campagne des deux partis, dans les bars d'hôtel en fin de soirée et dans les snacks de bord de grand-route entre les meetings, percevaient les mêmes évidences. Pas du tout. Plus la saison avançait, plus les Robert Apple Jr. du NY Times, les Bob Woodward du Washington Post, les Hunter S. Thompson de Rolling Stone se persuadaient contre toute logique qu'ils avaient affaire à deux politiciens de haut vol capables de faire sortir les USA de la déprime du Vietnam et du Watergate. Je me rappelle un long et vif accrochage en mai ou juin dans une taverne de Milwaukee avec  «Dr.» Thompson (l'auteur vedette de "Fear and Loathing on the Campaign Trail") et Richard Lam, qui était le sondeur attitré de Carter. Ni l'un ni l'autre ne voulait admettre que les deux choix évidents pour la Maison Blanche n'étaient pas à la hauteur. Même après une bonne demi-douzaine de bonnes bières.
J'ai vu la même chose se produire à multiples reprises depuis. Pas seulement aux USA, mais c'est là que le potentiel d'auto-aveuglement est de loin le plus développé. Par exemple, dans la France de 2007 et 2012,  la plupart de mes interlocuteurs finissaient par admettre que ni Sarkozy, ni Ségolène, ni Hollande n'était un «bon choix», peu importe leur obédience politique. Idem dans l'Espagne des années 2000 ou le Canada de l'automne dernier. Beaucoup d'entre nous, lucidement, se pinçaient le nez et se résignaient à voter pour «le moins pire» à défaut du meilleur.
Ce n'est hélas pas le cas aux États-Unis. Dès le lendemain de leur onction, on voit que Mme Clinton et M. Trump ont un autre statut qui interdit pratiquement qu'on remette en cause leur honnêteté et leur sincérité... pourtant sérieusement amochées (avec raison) jusqu'ici. De fait, la grande question est maintenant de savoir lequel des deux sera le plus «teflon», celui auquel les accusations, vraies ou pas, adhéreront le moins à sa peau.
Pas très réjouissant, hein?

07 juin 2016

Campagne de casseroles

Le grand patron des Républicains Paul Ryan fait le grand écart en direct ce matin sur CNN; il se voit obligé de condamner les déclarations de Trump sur le «juge mexicain»... tout en continuant à le soutenir comme «le meilleur candidat» (comme on dirait en anglais: "He's a racist, but he's OUR racist!"). La «campagne des casseroles» est déjà en marche: non pas les idées et les principes de Clinton contre ceux de Trump, mais les indiscrétions, les maladresses et les compromissions avec Wall Street de la première contre les filouteries, les banqueroutes et le racisme du second. Et ça ne fait que commencer.
Parallèlement, bon nombre de médias de droite comme de centre-gauche se dépêchent de proclamer que Mme Clinton «a verrouillé» la nomination comme candidate des Démocrates à la Présidence, juste avant que les électeurs d'une demi-douzaine d'États n'aillent voter dans les dernières primaires. C'est une sorte d'alliance contre nature entre les partisans de Clinton et ceux de Trump, qui pour des raisons opposées veulent absolument se débarrasser de l'encombrant Bernie Sanders. Les premiers parce qu'il fait de l'ombrage à leur candidate, les seconds parce qu'ils ont bien compris qu'ils ont tout avantage à ce que leur chouchou Républicain, très vulnérable, affronte  une rivale aussi critiquable et critiquée que lui, alors que l'électron libre socialo-démocrate serait un adversaire autrement coriace.
Nous risquons donc fort d'assister à une campagne où les «grands thèmes» seront pour un camp:
 • les indiscrétions stupides d'Hillary dans ses e-mails non codés;
 • ses discours secrets et richement payés devant la crème de Wall Street;
 • ses gaffes de va-t-en-guerre avant et pendant sa période comme Secrétaire d'État;
et pour l'autre camp:
 • le racisme et le machisme flagrants du blond et rose Donald;
 • ses multiples faillites aux allures de banqueroutes;
 • les accusations bien documentées de fraude contre sa Trump University... qui n'en est pas une.
Ces savoureux et sulfureux potins vont occulter plus ou moins complètement au cours des prochains mois des sujets «mineurs» comme le rôle des USA dans le monde, l'évolution de l'économie, l'environnement, le sort de la classe moyenne, l'immigration et le sort des réfugiés...
Ça promet!