21 septembre 2023

Ça s’décocrisse… comme dirait Charlebois

 La droite politique des États-Unis n’est pas plus conservatrice que leur gauche n’est vraiment progressiste. Cette dernière, qui se résume presque  entièrement au Parti démocrate et à ses appuis, est en réalité un centre assez hétéroclite doté d’une aile activiste légèrement décalée à gauche, dont la préoccupation n’est pas d’avancer, mais de maintenir ses acquis – qu’ils soient justifiés et pertinents ou non. Les quelques vrais gauchistes qu’on y trouve sont vus avec méfiance par leur propre parti, sans influence réelle… et souvent portés à défendre des «causes» assez éloignées des problèmes majeurs de la population.

La droite, c’est-à-dire l’ensemble du Parti républicain, plus la Cour suprême (6 juges sur 9) et une galaxie de médias stridents, surtout en radio et télévision, et de «thinktanks» financés par des entreprises privées, ne fait aucun effort pour corriger la situation, ni même pour «conserver» ce qui est valable de l’héritage du passé (peu importe qui l’ait initié). Au contraire, elle consacre tous ses efforts à revenir en arrière et à démolir toute décision même ancienne qui ne correspond pas à sa vision étriquée des choses; sa vraie étiquette est «réactionnaire» dans le sens de rétrograde ou passéiste.

De plus, le système politique issu d’une Constitution vieille de plus de deux siècles est clairement en train de se «détricoter» surtout depuis quelques mois, aussi sûrement et peut-être encore plus gravement que ne l’a fait celui de la France pendant l’épisode de la «Réforme des retraites» l’hiver dernier. D’une part une opposition en état d’implosion, accrochée à un leader menteur, fourbe et prétentieux, et qui ne voit pas d’autre planche de salut pour lui éviter une prison bien méritée que d’accentuer le chaos existant, notamment en décourageant de voter les tranches les plus dynamiques de la population (jeunes et minorités visibles); d’autre part une majorité «institutionnellement légitime» à la limite de perdre le contrôle et dont la figure de proue Joe Biden, plombée par un fils magouilleur, plonge sous  les 40% de popularité sans qu’une solution de rechange se dessine. Au contraire, à moins d’une intervention peu probable – et pas vraiment souhaitable pour ce qu’il reste de climat démocratique – des tribunaux, on se dirige tout droit vers une nouvelle «élection de l’Âge d’Or» entre les deux mêmes vieillards qui auront encore vieilli quatre ans plus tard – une critique qu'en tant qu'octogénaire moi-même, je puis me permettre sans qu'on m'accuse de discrimination.

Il n’existe aucun mouvement important, jouissant d’un appui populaire, capable de se porter responsable du futur social et politique – ou même économique au-delà du prochain trimestre – de la Nation; or je ne connais aucun pays d’importance dans l’Histoire qui ait réussi, sans leadership énergique et à partir d’une vision tournée vers l’arrière ou strictement centrée sur l’immédiat, non seulement à progresser, mais même à maintenir sa force et son dynamisme. Alors que les exemples d’un résultat contraire sont légion.