30 juin 2013

Crédo

Depuis l'opération aux genoux et quelques autres petits ennuis de santé, je me suis mis à cogiter sur ce que je crois vraiment. À l'arrivée à Montpellier la semaine dernière, cette réflexion s'est cristallisée en quelques axes dont je me suis imposé qu'ils tiennent chacun en deux ou trois courtes phrases et n'occupent pas plus d'une page au total.
Il faut bien voir qu'il s'agit ici non pas d'une démarche logique et raisonnée, mais de son exact contraire: la réduction à leur essentiel des actes de foi pure qui guident, souvent inconsciemment sans doute, ma pensée et le gros de mon existence.
Voici donc que je me jette à l'eau en vous livrant ce qui constitue en quelque sorte mon «credo», ramené à sa plus simple expression.

Je crois qu'il n'y a de dieux que ceux créés par les humains. Mais la question est sans importance: que chacun professe la foi qu'il veut pourvu que cela ne fasse de tort à personne.
Je crois que l'individu est sacré mais ne peut survivre et se réaliser qu'en communauté. L'instinct de propriété et d'acquisition est naturel et productif. Il doit cependant être soumis aux exigences du bien commun et de la survie de la planète.
Je crois que la liberté n'est pas un droit individuel mais collectif. Aucun homme n'est libre si tous ne le sont pas. La liberté n'a de sens que fondée sur des garanties de survie matėrielle et de dignité pour tous.
Je crois que la planète peut nourrir tous les humains. C'est à l'Humanité de voir à ce qu'elle le fasse équitablement et puisse continuer à le faire. La manière importe peu.
Je crois que le travail est une pénible nécessité, non une vertu. J'entrevois le jour où l'Humanité pourra s'en affranchir. Ce sera un grand jour. 
Je crois au progrès dans le sens du «toujours mieux», non du «toujours plus».
Je crois que l'égalité des individus ne peut avoir qu'un sens relatif. Ceux qui sont mieux nantis matériellement ou intellectuellement doivent apporter plus que les autres au bien-être de tous. Ceux qui ont moins ont droit à des compensations de la part de tous. C'est à cette condition que l'Humanité peut survivre et prospérer.
Je crois que chacun peut disposer de sa propre vie et de sa propre mort dans le respect du bien commun.
Amen.