22 juillet 2018

Trump, trompeur et trompé

On ne peut pas regretter que la Présidence absurde, incompétente et réactionnaire de Donald Trump se retrouve en difficulté et que le parti qui le soutient soit en voie de perdre le pouvoir au Congrès.
Mais il me semble nécessaire de souligner que les deux principales causes de leurs ennuis sont parmi les caractéristiques les moins admirables de la Nation américaine: le puritanisme des Chrétiens fondamentalistes (hypocrite apologie de la fidélité conjugale, mais aussi campagnes contre le droit à l'avortement et pour la libre possession des armes à tir rapide) et la paranoïa anti-Russe héritée de l'anti-Soviétisme de la Guerre froide (réactions au sommet d'Helsinki).
Les vraies raisons de s'en prendre à Trump et à ses alliés sont tout autres: le Président ment constamment à son peuple et l'induit volontairement en erreur sur la plupart des grands dossiers de politique interne et extérieur; il s'attaque sur plusieurs fronts aux capacités de l'État de fournir aux citoyens des services essentiels (santé, sécurité sociale, pensions, justice et paix intérieure); il adopte des stratégies qui risquent de laisser le pays en très mauvaise posture face à la dégradation de l'environnement et du climat, au remplacement des ressources et énergies non-renouvelables et aux effets négatifs des progrès technologiques sur l'emploi et sur la redistribution de la richesse commune; il sème le chaos dans les relations internationales: ambassade à Jérusalem, sanctions contre l'Iran, critiques nocives de ses meilleurs alliés (Canada, Union européenne, Royaume-Uni), copinage gênant avec les pires dictateurs (Kim, Poutine), guerre commerciale planétaire à coups de tarifs douaniers, sortie de l'accord de Paris sur les changements climatiques... Mais il va sans doute falloir se résigner à ce que, si un changement positif pour le pays et pour le monde se produit en politique américaine, ce soit pour les mauvaises raisons. Mieux vaut cela que rien du tout.