21 février 2019

Moi et le NYT!!!

Je trouve ça étrange et, pour tout dire, assez inquiétant. Depuis des années, j'avais l'habitude sans doute masochiste d'adresser au New York Times des commentaires critiques sur leurs articles et textes d'opinion que je trouvais intéressants ou erronés. Jusqu'à récemment, mes envois étaient ignorés, rejetés, ou rarement acceptés après un assez long délai. Or, ces dernières semaines, leur comité d'évaluation a publié absolument toutes mes critiques (à peu près une dizaine), souvent quelques secondes à peine après que je les ai envoyées. Je vieillis, ou deviens trop «establishment», ou quoi???
Le dernier commentaire, en passant, était le suivant cet après-midi, sur l'effet du prochain rapport de l'enquêteur spécial Mueller:
«Un fait important à souligner: les actes commis par un haut dignitaire de l'État (élu ou non) sont sujets à des jugements juridiques, politiques ou populaires et les critères pour les uns et les autres sont fort différents. Au Tribunal, il s'agit de juger si un crime a été commis, volontairement ou non. Les deux autres cas sont plus simples: La tribune politique peut punir toute erreur, intentionnelle ou pas. Le verdict populaire est encore plus primaire: «L'acte a-t-il été utile, aux yeux de la majorité?» Donc, le Rapport Mueller aura des effets différents, selon qu'il sera interprété par la Cour, par le Congrès ou par l'opinion publique et les médias. Accusation et condamnation, blâme ou même destitution, ou déroute électorale. Je dirais qu'ici, les trois possibilités sont offertes par ordre croissant de probabilité.»
Version originale: "One major point must be made: actions committed by high-level members of Government (elected or not) can be subject to legal, political or popular judgment, but the criteria for such judgments are quite different. Legal verdicts are based on whether a crime was committed and the intent was to commit one. But the other types of verdicts have no such limitations: political ones can punish any type of mistakes, whether intentional or not, and popular ones have just one criterion, "Was the action useful or not in the eyes of the majority"? This means the Mueller Report can have three very different outcomes, according to where it is interpreted: in the Courts, in Congress, in the arena of the media and public opinion. Indictment and trial, censure or even impeachment, or electoral rout. I would think in this case, they are in increasing order of probability."

15 février 2019

La véritable urgence...

... un dictionnaire de trumplangue?
M. Trump a déclaré: «Je déclare une urgence nationale. Je n'étais pas obligé de le faire maintenant, mais j'avais envie...» Or, d'après le Robert, «urgence: nécessité d'agir vite». J'en conclus que pour comprendre la politique américaine, il faut d'urgence redéfinir le vocabulaire de la trumplangue: 1. Urgence: ce qui n'est pas urgent. 2. Vérité: le résultat d'un mensonge. 3. «fake news»: information objective. 4. Immigration: blocage des frontières, notamment par un Mur. 5. Loyauté: l'art de trahir ceux qui vous sont loyaux. 6. Loi et ordre: règle qui s'applique à tout le monde sauf à soi. 7. Mexicain: Américain, dans l'expression «les Mexicains vont payer pour le Mur» mais aussi: voleur, tueur, violeur dans tout autre contexte, etc...

07 février 2019

Ne nous voilons pas la face

Pas encore cette histoire de «hidjab»? Il n'existe aucune cabriole intellectuelle ou morale qui permet de prétendre qu'une obligation qui s'applique à un sexe et pas à l'autre dans une communauté spécifique est un droit «individuel». Ce n'est qu'une discrimination collective inacceptable; l'État non seulement peut, mais doit l'interdire, à tout le moins dans toute situation où la personne qui y serait soumise est en position d'exercer une autorité ou de servir d'exemple. S'il ne le fait pas, on peut à bon droit l'accuser de favoriser le sexisme institutionnel. Si une femme veut se soumettre à de telles pratiques dans sa vie privée, elle en a le droit -- au même niveau qu'elle peut se soumettre volontairement à des actes sado-masochistes, par exemple, mais pas plus.
L'argument religieux ne tient pas plus dans ce cas que dans celui de l'excision ou de la polygamie, pourtant interdites et condamnées vertement par ceux-là même qui prônent le «respect» du prétendu droit de se faire imposer le voile par un mari, un père ou un frère.
Quant à la clause «grand-père», si elle existe, elle doit être rendue le plus restrictive possible: renouvellement chaque année, avec garantie écrite que la bénéficiaire de cette tolérance l'invoque de sa propre volonté, et n'est soumise à aucune pression à cet égard de la part des mâles de sa famille ou de sa communauté - lesquels seront également signataires de cet engagement. Et tout cas constaté de coercition à cet égard doit être dénoncé et poursuivi devant les tribunaux comme le «crime contre la personne humaine» qu'il est.