26 octobre 2007

Finale de rugby

(19/10/2007) Comme nous avons été plutôt déçus de la performance de la France dans la demi-finale de la Coupe du monde de rugby contre l'Angleterre samedi dernier, nous décidons de faire l'impasse sur la "petite finale" contre l'Argentine cet après-midi. Avec raison, si on se fie aux résumés présentés à la télé en soirée: Laporte et Cie ont subi une raclée de 34-10, amplement méritée et qui ne passera sûrement pas à l'histoire. Bravo pour le (bientôt) ministre, ha.
Heureusement, il reste demain la finale des Anglais contre les Springboks chouchous de Mandela, qui promet: les premiers n'ont rien à perdre, ils ne s'attendaient sûrement pas à se rendre aussi loin cette fois-ci, alors que les seconds ont gagné tous leurs matches, et brillamment (sauf contre les surprenants et sympathiques Fidjiens, qui ont failli les prendre par surprise).
Mais l'antenne de réception-satellite, dont nous étions plutôt fiers (c'est la première installée sur tous les pontons du Marin... et quelle bataille ce fut pour y arriver!), a été désorientée par l'Ouragan Dean -- on le serait à moins -- et malgré des appels pressants, CanalSat ne montre aucune hâte à venir la repointer sur son satellite. Faute d'une image-télé potable, il faudra donc aller voir ça sur grand écran au "Calebasse Café" qui pendant notre absence a réouvert ses portes sur le front de mer, de l'autre côté de la Marina.
Samedi dernier, c'est d'ailleurs là que nous avons vu, au milieu d'un public en partie local, en partie plaisancier, la France se débrouiller pour perdre une demi-finale presque gagnée d'avance contre une Angleterre qui ne jouait pratiquement pas, se contentant d'attendre les gaffes que le XV bleu n'allait pas manquer de commettre, d'autant plus qu'il essayait de jouer... comme un rosbif! Pas besoin de dire qu'il y avait de l'ambiance et des vitupérations dans le bar quand nous avons compris que le pire allait effectivement se réaliser.
Dimanche, pour la première fois depuis notre retour, nous avons pris le large sur le Bum chromé... mais pas pour aller bien loin. Il fallait en effet gratter et poncer les coques, qui avaient pris, l'immobilité aidant depuis plusieurs mois, de jolies barbes vertes habitées de pinçants petits crabes. Le skipper Gérard a décidé que la tâche serait bien plus facile dans les eaux limpides et claires (because sur fond de sable blanc) au large de Sainte-Anne, plutôt que dans celles, quelque peu polluées, de la marina.
Nous avons donc pout-pouté jusqu'à un ancrage par quatre mètres de fond, juste en face du cimetière où est enterré le papa d'Azur. J'ai accompagné Gérard sous l'eau, plus pour l'encourager que pour lui apporter une aide véritable, mon expertise avec les palmes et le snorkel étant bien insuffisante pour me permettre de travailler sous l'eau avec la moindre efficacité.
C'était de toute façon un boulot dur et d'assez longue haleine, qui a pris le gros de la journée et une partie de l'avant-midi du lendemain. Avec une ou deux interruptions pour baignade et pour un excellent lunch au Touloulou voisin. Et lundi, pour récompenser son capitaine favori, Azur nous a fait ses fameuses pâtes noires à la crème et aux saint-jacques, que nous avons dégustées arrosées d'un rosé des Coteaux d'Aix qui nous a rappelé les meilleurs souvenirs de nos séjours provençaux chez les Dubray-Frachon face à la Montagne Sainte-Victoire il y a une vingtaine d'années.
Le lendemain, passage (obligé) à la banque BNP-Paribas, qui entre-temps a déménagé du centre du bourg vers un local neuf et beaucoup plus agréable près du rond-point menant à Sainte-Luce et Rivière-Pilote. Dans la foulée, arrêt à la Librairie créole voisine et petites courses au Champion "chez Annette", où je trouve enfin une bouteille de mon rhum paille (Tartane de G. Hardy) favori. Délicieux petits punchs en perspective.
Avant-hier, pour changer le mal de place, nous avons pris une voiture et sommes allés explorer du côté de Trinité et de la presqu'île de la Caravelle, au milieu de la Côte Atlantique. Le prétexte était de trouver un hôtel où passer trois jours la semaine prochaine à l'occasion de mon anniversaire. Nous croyons avoir effectivement déniché la perle rare: le Domaine de Saint-Aubin, une ancienne résidence de planteur transformée en auberge de charme, juchée sur la côte entre Trinité et Sainte-Marie. On en reparlera.
Je lis avec délectation les trois tomes d'"Une Enfance créole" de Patrick Chamoiseau, qui réussit le tour de force de combiner une écriture très moderne, une narration coulante et facile à suivre malgré de nombreux sauts de carpe dans le temps, et un fonds fabuleux de folklore antillais parsemé de perles d'humour. Je pense que tout "étranger" qui a envie de comprendre l'âme et l'esprit martiniquais a bien plus avantage à se plonger dans Chamoiseau et son compère Raphaël Confiant (notamment sa trilogie "Commandeur du rhum" et son inénarrable "Vierge du Grand Retour") que de déchiffrer de savants (et le plus souvent illisibles) ouvrages de géographie, d'histoire et de sociologie. Il en tirera aussi bien plus de plaisir.

11 octobre 2007

L'après-Dean

(10/10/2007) Il semble bien que la saison des tempêtes va se terminer sous la pluie en Martinique. Depuis deux jours, nous sommes sous la douche : une série d’averses violentes et soudaines, de nuit comme de jour. Et à peine un rayon de soleil de temps à autre.
Pourtant, il faisait plutôt beau lorsque nous sommes arrivés de Paris par Air Caraïbes en fin de semaine, après une traversée un peu secouée mais confortable : bons menus créoles (meilleurs que sur Air France, qu’on se le dise!), ti’punch et champagne à volonté et service chaleureux. Une autre bonne surprise nos attend à bord du Bum chromé, le skipper Gérard et la précieuse Sainte-Lucienne Henrietta ont soigneusement rangé toutes nos affaires, c’est presque comme si nous n’étions jamais partis – malgré trois grands mois d’absence.
Première activité à l’ordre du jour, sitôt le décalage horaire un peu résorbé, un joyeux plongeon dans les eaux calmes et chaudes de la plage de Sainte-Anne, suivi d’un bon repas de crabes farcis et de poisson grillé au Touloulou. Et on a remis ça le lendemain à l’Anse Michel, dont la plage bondée de monde était pourtant un peu triste. Dans cette zone extrême-sud de la côte Atlantique, l’ouragan Dean a sérieusement fait des siennes : arbres cassés ou déracinés, végétation complètement chamboulée, débris de toutes sortes flottant pas loin du bord, un bon mois et demi après l’événement.
Hier, nous sommes allés faire des courses en banlieue de Fort-de-France, et nous avons pu constater d’autres dégâts causés par Dean : champs de banane désolés, à peine percés ici et là de chicots jaunis, église de Rivière-Salée entièrement dépouillée de son toit et d’une partie de ses murs, ateliers et usines à moitié démolis et pancartes arrachées tout au long de la route du Lamentin. Il n’y a que la canne qui survit avec une vigueur impressionnante : des champs verts et bleus à perte de vue du côté de Génipa… Au moins, nous ne manquerons pas de rhum!
Heureusement, il y a des choses qui ne changent pas trop: nous voisins sont toujours le Mayamamba devant (l'ancien cata du tennisman Yannick Noah, qui appartient maintenant à un Niçois) et l'Escampette de l'autre côté du ponton. Malheureusement, celle-ci est déserte, Nino, Lila et leurs parents ayant déménagé dans leur nouvelle maison du Diamant.
Mais nos autres voisines les aigrettes blanches, elles, sont toujours là, même si leur coin favori de la mangrove a été pas mal massacré par l'ouragan. Cela les a forcées à changer un peu leurs habitudes, mais elles continuent à arriver au soleil couchant, quoique en ordre plus dispersé, et à repartir au lever du soleil le lendemain (photo).
Jacinthe-la-Québécoise, marin-cuisinier et ancienne partenaire de bord de Gérard sur les charters, a été victime d’un vol à bord de son petit voilier mouillé au Marin, quelques jours avant l’ouragan, pendant qu’elle rendait visite à sa mère à Sherbrooke. Secouée mais indomptable, elle rebondit, pleine de projets artisanaux et de jolis batiks…

Paris en automne

(4/10/2007) Une courte escale à Paris en route vers Fort-de-France. Cette fois, nous avons moins de chance avec notre hôtel. Celui que nous avions tant apprécié la dernière fois, dans le 16e, n’a pas de chambre libre; nous nous rabattons sur une recommandation du Michelin, un quatre-étoiles joliment aménagé dans un ensemble de maisons autour d’une grande cour intérieure non loin de la Bastille.
Malheureusement, la première impression est trompeuse. Autant le hall d’entrée et la cour sont élégants, autant la chambre qu’on nous refile, quoique très design, est petite et sombre, la salle de bain minuscule. Et le lit double « normal » n’est vraiment pas à notre mesure. Il faut nous battre becs et ongles pour qu’on nous donne enfin quelque chose de plus potable; et si nous y parvenons, c’est grâce à l’aide du chasseur qui avait apporté nos bagages et qui bouscule vaillamment un personnel de réception clairement pas intéressé. Une déception qui sera confirmée par nos tractations des trois jours suivants : Internet cher et erratique, fins de non recevoir à des demandes pourtant assez banales comme un oreiller plus confortable ou un carton pour emballer les livres et disques que nous expédions au vieux pirate Deschamps en Californie.
Heureusement, le temps est plutôt beau, le coiffeur de la rue de Longchamp peut nous prendre presque immédiatement – après un déjeûner somptueux au Passiflore tout proche. Et le lendemain matin, tandis qu’Azur passe voir ses copines Giselle et Mimine, je trouve facilement à Saint-Michel un assez bon stock de bouquins, en grande partie des polars, pour Deschamps. En plus de vieux Manchette, André Héléna, Léo Malet et cie, je lui prends les deux derniers Fred Vargas et surtout quelques Andrea Camilleri (si vous ne connaissez pas encore le commissaire Montalbano et son fief sicilien quelque peu mafieux de Vigata, vous ratez quelque chose!).
Autre surprise sympa, lorsque je passe du côté des Halles pour acheter des CD et DVD repiqués, le vendeur à qui j’explique que je les envoie à un copain malade aux USA m’en offre deux ou trois de plus « vous les lui donnez de notre part, avec nos vœux de santé »… Paris et les Parisiens trouvent toujours le tour de nous étonner, en bien comme en mal!
Pour le lunch, j’ai retrouvé avec grand plaisir, toujours dans le même quartier, le « Louchebem », ancien rendez-vous des bouchers qui venaient faire leurs emplettes aux Halles il y a quarante et cinquante ans. C’est le temple de l’os à moëlle et des superbes et gargantuesques pièces de viande : queue de filet de bœuf bien saignant pour moi, gigot d’agneau rosé aux flageolets pour Azur, aussi délectables l’un que l’autre arrosés d'un sérieux graves presque noir.
Je passe ensuite Boulevard Beaumarchais où niche le Cirque, super-comptoir pour fanas de la photo. Ils viennent de recevoir le premier exemplaire du reflex Sony A700, le modèle semi-pro qui succède à mon A100 quelque peu abîmé par les voyages en mer de la dernière année. Je suis incapable de résister, d'autant plus que les améliorations sont sérieuses, notamment en termes de robustesse et de résistance aux intempéries. Le prix est en conséquence (pas loin du double pour le seul boîtier nu), mais heureusement, Azur ne gueule pas trop fort.
Aujourd’hui, nous flânons du côté de Ménilmontant et de la colline du Télégraphe, pour redescendre ensuite vers Jourdain et un très agréable resto de quartier déniché dans le Routard. Le « Zéphyr » offre une décoration authentiquement1930 ornée de murales cubistes d’un émule de Braque, qui nous enchantent presque autant que le menu restreint mais excellent. Puis détour vers la Poste (pour l’envoi en Californie) et le retour à l’hôtel pour remballer nos bagages : demain, la Martinique!

Jardin des Sens

(25/09/2007) Décidément, nous y prenons goût, au « Jardin des Sens ». Il y a deux semaines, j’y avais entraîné Azur presque contre son gré, pour fêter son anniversaire dans ce qui est incontestablement le plus chic et le meilleur (sans compter le plus cher) des restaurants de la région de Montpellier.
Le repas avait dépassé nos espérances, pourtant élevées : une cuisine magistrale où l’imagination, quoique très présente, ne prend jamais le pas sur la vérité des produits et des ingrédients – contrairement à plusieurs autres « grands restaurants » que nous pourrions nommer –, encadrée d’un service impeccable mais sans prétentions, dans un décor inimitable : un pavillon entièrement vitré descendant en larges gradins vers un élégant jardin paysagé.
De sorte qu’à peine de retour à la maison, Azur avait déjà décidé : « On va y retourner au moins une fois avant le départ aux Antilles »… et bien sûr elle cherchait déjà qui inviter à partager notre plaisir! La réponse était toute trouvée, nos amis néo-Marseillais les Savonet, que nous n’avions pas vus depuis presque un an. Ils ont donc débarqué ce midi à Montpellier avec leur fille Agathe, m’apportant deux bouteilles de précieux nectar artisanal trouvées à la Maison du Pastis sur le Vieux-Port : un Ramazotti originaire de Corse et un Boyer Émeraude provenant de la maison "Abbé Jean Boyer", à St-Geours de Maremne, et parfumé entre autres des épices et herbes suivantes: safran, cannelle, capucine, fleurs de sureau, muscade, prêle, genièvre, immortelle, coriandre...
Nous insistons, malgré les réflexes automobilistes de Jacqueline, pour nous rendre au resto par le tram, ça fait partie du charme de la découverte. En effet, le Jardin des Sens niche (très) discrètement à cent pas d’une station de tramway sur un coin de rue de semi-banlieue, dans une maison aux murs quasi aveugles, toute tournée vers l’intérieur presque à la manière d’un riyad marocain. Un endroit dont l’apparente banalité vous pousse à vous dire dans un premier temps : « C’est ça, le Jardin des Sens ? », jusqu’à ce que, la porte de verre franchie, vous tombiez sous l’inévitable enchantement.
La deuxième visite est tout aussi réussie que la première, cette fois sous le signe du homard breton décliné à diverses sauces. Jacqueline est d'abord enchantée par le cadre avant même de plonger dans l'assiette, Bernard savoure le tout en gourmet qu’il est, et la jeune Agathe, d’abord un peu éberluée par toute cette opulence, fait bientôt honneur à ses gènes épicuriens. D'Azur et moi, mieux vaut ne pas parler... Retour à la maison par le tram (sans protestation de qui que ce soit, cette fois) et bonne petite sieste, Bernard et moi sur la terrasse, les femmes à l’intérieur.
Dans l'intervalle entre ces deux banquets, nous sommes passés à Palavas-les-Flots dire bonjour à nos copains Pascal et Yvelyne (anciens patrons du resto l'Arboisie, hélas fermé), et comme c'était un dimanche d'août, nous nous sommes beaucoup amusés à regarder une de ces joutes nautiques traditionnelles dont Palavas et Sète sont les capitales officieuses.
Il s'agit d'un sport qui remonte sans doute au Moyen-âge: le long d'un canal, deux barques à rames (ou parfois à moteur) s'élancent une contre l'autre, chacune portant sur une plate-forme à l'avant un "chevalier" équipé d'un pavois -- bouclier de bois -- et d'une lance, l'objectif étant de faire basculer le champion de l'autre bateau dans l'eau du canal. Donc, quelques bonnes trempettes, pas mal d'éclaboussures, un public bon enfant de part et d'autre du canal et, sur une tribune officielle, un panel de juges qui prennent leur rôle très au sérieux.
Nous avons aussi commencé à nous passionner, comme pas mal de Français, pour la Coupe du monde de rugby, dont une partie des matches se tiennent à Montpellier, qui est aussi le lieu de résidence et d'entraînement de l'équipe australienne, une des favorites du tournoi. Et comme les Australiens sont de joyeux fêtards d'un tempérament généralement bon enfant, ils n'ont pas tardé à se faire des copains languedociens (Montpellier est une ville de fanas du rugby bien plus que du football). Cela met pas mal d'ambiance sur la Place de la Comédie et dans tous les bars de la région...

22 septembre 2007

Ouragan Dean et Mer Baltique

(26/08/2007) La dernière semaine de croisière a été sérieusement perturbée par les nouvelles de la Martinique. Comme nous allions quitter Saint-Pétersbourg, nous avons appris que Dean, le premier ouragan tropical de la saison 2007 fonçait tout droit sur notre île favorite et menaçait de tout y bouleverser... y compris la marina où niche le Bum chromé.
Le second du Seabourn Pride, constatant notre inquiétude, nous a promis de nous tenir au courant de la météo. Le lendemain du départ pour Stockholm, il nous a informés que Dean était passé du statut de force 2 (tempête tropicale) à celui de force 3 (ouragan) et ciblait directement le sud de la Martinique. Pour ajouter à notre angoisse, les communications satellite étaient (logiquement) perturbées par la météo, et donc impossible de joindre notre skipper Gérard et nos copains Daniel et Charles par téléphone.
Au matin du 18, nous avons appris par les mini-journaux distribués à bord que Dean avait frappé la Martinique de plein fouet et causé des dégâts considérables en particulier à Case-Pilote, la commune voisine du Marin. Gros soucis. Nous avions beau nous dire que nous avions laissé à Gérard la consigne stricte de mettre la voile vers le Sud à la première alerte, avait-il eu le temps de le faire? Et dans quel état se trouvaient nos copains du Marin Raymond Marie, Mathilde Pancrate, les Jean-Joseph, Pancho et cie? Et la famille? Et les amis du Diamant?
Ce n'est qu'une fois en rade de Stockholm (deux jours d'escale) que nous avons pu avoir des nouvelles fraîches et rassurantes. Nous avons pu toucher par cellulaire Daniel, dont la maison du François avait été épargnée, sauf pour quelques tuiles arrachées, un jardin décimé et des coupures temporaires de courant et de téléphone. Il nous a confirmé que Gérard était parti à temps pour les Grenadines avec le cata, que le Marin avait été relativement peu touché -- ni blessés ni décès -- et que la famille d'Azur au Diamant et à Fort-de-France, quoique éprouvée par des black-outs et quelques dommages matériels, était indemne et de bon moral. Ouf.
Il était cependant évident que la Martinique dans son ensemble avait été fortement touchée, notamment les plantations de bananes et de canne à sucre, presque totalement détruites, et les infrastructures énergétiques, victimes de ruptures majeures. Par exemple, il a fallu plus d'une semaine pour toucher Raphaëlle et Charles Larcher, que la chute d'un pylône électrique avait maintenus dans l'isolation près d'une dizaine de jours. Ce qui nous a incités à envisager un retour aux Antilles un peu plus tardif que prévu.
La visite de Stockholm, dans les circonstances, a été quelque peu ébréchée. La ville dans l'ensemble nous a plu, mais nous n'avons pas pu l'apprécier à sa juste valeur. Nous nous sommes contentés d'une excursion de bus touristique très standard, et de courtes promenades dans le centre, près du port.
De toute façon, pour nous, l'essentiel de la croisière était fait: les dernières escales, le port allemand de Warnemunde (non loin de Berlin) et la station touristique danoise de Bornholm, quoique sympathique, ne présentaient plus le même intérêt. Nous nous sommes contentés de jouir du confort de la vie à bord et d'effectuer de courtes virées à terre, par exemple pour visiter un des célèbres ateliers de souffleurs de verre de Bornholm. Au fond, nous avions hâte de rentrer à Copenhague, où nous avions réservé la même chambre qu'à l'aller au Kong Frederick.
Cette fois, la place de l'Hôtel de ville était envahie par un Gay Pride sans excès et plutôt sympa, et la grande majorité des touristes avaient foutu le camp, ce qui changeait totalement l'atmosphère de la ville, pour le mieux. Nous avons enfin pu apprécier dans le calme la version gastronomique du renommé lunch-sandwich danois, le "smorrebrod", dans un café fameux pour cela, le Kronborg, qui ne nous a pas déçus. Et nous en avons profité pour visiter quelques sites qui nous avaient échappé (ou qui étaient engorgés de touristes) la première fois, par exemple la place des Palais royaux et le quartier "branché" de Christianhavn qui fait penser à un "Marais sur canal Saint-Martin".
Lorsque nous avons repris l'avion pour Paris hier après-midi, c'est avec la ferme intention de revenir. Mais nous étions aussi fort heureux de nous retrouver, même si c'était près minuit, dans notre petit nid douillet de Montpellier où, de plus, nous attendaient une série de mails rassurants et de bonnes nouvelles...