04 février 2014

Les jours se suivent...

Après le charme d'Auckland, la suite de la Nouvelle-Zélande risquait de décevoir... et ça n'a pas raté. Mais c'est notre faute, non la sienne.
À notre arrivée il y a trois jour, Tauranga, qui fut le jardin-paradis des Maoris avant que les Anglais ne le transforment en énorme port de commerce et d'exportation, n'apparaît du bateau que comme un amoncellement de conteneurs rouges, gris et khaki déparant un bel écran de verdure. Il paraît que derrière ça se cache une jolie ville assez animée, marquée à parts égales par l'esprit des pionniers colonisateurs et celui des premiers occupants, mais nous ne le saurons jamais.
D'une part, pour descendre à terre, il fallait se taper un escalier d'une vingtaine de marches qu'Azur, encore ébranlée par sa chûte de la semaine dernière, hésitait à affronter. D'autre part, un paquebot mastodonte, le Celebrity Solstice, nous a précédé à quai et a dégorgé ses quelque 3000 touristes vers des structures d'accueil plutôt modestes.
Les premiers passagers du Sojourn qui se sont hasardés en ville son revenus nous avertir: tous les sites, monuments et musées étaient encombrés de groupes organisés bruyants et pressés de tout voir en deux ou trois heures. Dans les circonstances, la visite était encore moins tentante...
Bah, on se rattrapera à Wellington, la capitale!
Sauf que le trajet d'une journée (et deux nuits) pour s'y rendre est loin d'être de tout
repos. Dès le premier soir, sitôt que nous quittons la protection de la Baie de l'Abondance, nous sommes assaillis par un vent du sud froid et violent qui nous prend en pleine face et secoue le navire sans discontinuer.
Nous passons une nuit plutôt mouvementée et peu relaxante... pour découvrir en nous levant une forte pluie mêlée d'embruns qui fouette les flancs et les hublots du Sojourn (40 noeuds de brise, Beaufort force 8, disent les marins).  Regardant les vagues projeter leurs panaches d'écume à la hauteur de notre balcon, nous avons droit à un spectacle grandiose... mais plutôt éprouvant. La journée se passe donc en cocooning entre le Seabourn Square du 7e et notre cabine, avec une ou deux timides sorties sur le pont protégé du 9e. Ce n'est qu'au milieu de la seconde nuit que ça se calme brusquement et que nous pouvons récupérer un peu.
Si bien que lundi matin, une fois dans le port de la capitale, nous ne sommes pas trop d'attaque pour sortir, d'autant que le paysage depuis notre fenêtre est assez peu invitant: une autoroute achalandée intercalée entre un immense entrepôt de bois de construction et un non moins immense stade sportif.
De plus, c'est le jour du SuperBowl aux USA (ne pas oublier le décalage d'une journée avec l'Amérique et l'Europe depuis que nous avons franchi les 180 degrés de longitude) et j'ai un brusque retour de flamme pour le football américain — même si je ne sais pas quelles sont les équipes en lice cette année!
Nous nous retrouvons à midi et demi assis devant l'écran géant du Grand Salon, au milieu d'une foule dispersée mais enthousiaste et partisane de yankees pure race. En lieu de gastronomie, hot-dogs (assez bons) au chili con carne, hamburgers trop cuits, popcorn et budweiser...
Au bout d'une heure, il est clair que le match entre Seattle et Denver sera un désastre sans intérêt. Les Seahawks jouent fort bien un jeu défensif terne et étouffant, alors que leurs rivaux du Colorado, réputés pour leur brillante attaque, accumulent gaffe sur gaffe,  comme s'ils avaient à coeur de leur faciliter la tâche. Azur bâille, sort son iPad... et au milieu du second quart (le score est déjà 15-0 et ne peut qu'empirer), nous sortons en douceur.
Malheureusement, le temps de rentrer à la cabine nous rafraîchir, il est déjà 14h... et le départ étant prévu pour 17h, ça nous laisse à peine deux heures pour aller faire un tour en ville. «La course contre la montre, ça ne me dit rien aujourd'hui», décide ma compagne.
Nous faisons donc l'impasse sur Wellington, que nous ne verrons vraiment que de loin, du haut du pont du 10e, au moment du départ. Dommage, car la ville, très accidentée, paraît fort sympathique et la baie est magnifique. Pour ceux que ça intéresserait, le match s'est terminé 43-8 en faveur de Seattle, ennuyeux de bout en bout, nous ont dit les fanas qui l'ont regardé jusqu'à la fin. Ça m'apprendra.

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