10 mai 2019

Pour en finir avec Mueller

Même si l'affaire est loin d'être enterrée comme le souhaiterait le Président Trump, le sujet peut devenir lassant à la longue. J'essaie donc d'y apporter ce qui pour moi est une conclusion (au moins temporaire?) avec ce résumé traduit du Web, qui offre de manière concise une liste des constats les plus significatifs quant à la possibilité de «collusion» entre Trump, son entourage et les Russes:
«Le Rapport Mueller, même censuré, démontre de manière importante que les gens de la campagne Trump ont facilité, encouragé ou ont donné un soutien aux activités d'intervention de la Russie et de Wikileaks dans l'élection de 2016. Le Rapport documente les faits suivants:

1. Trump était réceptif à l'initiative de son conseiller de sécurité nationale (George Papadopoulos) de créer un canal de communication discret (back channel) avec Poutine.
2. Des agents du Kremlin ont fourni à la campagne des prévisions du plan russe pour distribuer des e-mails volés.
3. Le président et le vice-président (Paul Manafort et Rick Gates) de la campagne ont sciemment fourni à un espion russe des résultats de sondage et des informations sur certains États-clés; et le président de campagne a travaillé avec cet espion sur un «plan de paix» pro-russe pour l'Ukraine.
4. Le président de campagne a partagé avec l'espion des données internes avec l'espoir qu'elles seraient transmises à un oligarche proche de Poutine, Oleg Deripaska.
5. Le président de campagne escomptait qu'une victoire de Trump aurait pour effet que Deripaska l'emploierait (Manafort) pour promouvoir les intérêts de l'oligarche aux États-Unis et ailleurs.
6. La rencontre du 9 juin à la Trump Tower: (1) ayant reçu un e-mail offrant de l'information nuisible à Clinton de la part d'un fonctionnaire Russe, Donald Trump Jr. «semble avoir accepté cette offre»; (2) des membres de la campagne avaient parlé de la rencontre à la Trump Tower avant sa tenue; (3) Donald Trump Jr. a dit aux Russes pendant la rencontre que Trump pourrait revoir le Magnitsky Act une fois élu.
7. Un membre de la campagne a déclaré au Procureur Spécial qu'il s'était «senti obligé de contester» un changement à la plate-forme du GOP sur l'Ukraine parce qu'il contredisait les voeux de Trump; cependant, l'enquête n'a pas établi que ce membre (Gordon)  obéissait à un ordre du candidat.
8. Des hackers militaires russses auraient réagi à la déclaration publique de Trump du 27 juillet 2016: «Russie, si vous m'écoutez...» dès les heures suivantes en ciblant le bureau de Clinton pour la première fois.
9. Trump a demandé à son personnel d'obtenir les e-mails de Clinton, à la suite de quoi un individu qui semblait agir en accord avec la campagne s'est vanté d'avoir réussi à contacter des hackers russes.
10. La campagne — et Trump lui-même — paraissait avoir connaissance d'avance des publications de Wikileaks.
11. La campagne coordonnait clairement ses communications publiques en tenant compte des prochaines publications de Wikileaks.
12. Michael Cohen a, au moins jusqu'en juin 2016, négocié pour l'Organisation Trump un projet de Trump Tower à Moscou, impliquant directement l'entourage immédiat de Poutine.
13. Durant la transition à la Présidence, Jared Kushner et Eric Prince ont communiqué en secret avec des agents russes. (1) Kushner a suggéré à l'ambassadeur de Russie d'utiliser un téléphone sécurisé dans son Ambassade pour le faire parler à des généraux russes. (2) Prince et Rick Gerson, un ami de Kushner, ont tenu des réunions discrètes avec un agent de Poutine pour élaborer un plan de relations U.S.A.-Russie.
14. Durant la transition à la Présidence, en accord avec d'autres membres de l'équipe de transition, Michael Flynn a parlé à l'ambassadeur russe pour empêcher une réaction symétrique de la Russie à l'imposition par Obama de sanctions pour l'interférence dans l'élection américaine; Moscou a accepté de ne pas répliquer disant qu'ils souhaitaient établir de bons raports avec la prochaine administration.
15. Pendant 2016, les membres de la Campagne Trump n'ont rapporté aux agences américaines de sécurité aucune des approches des Russes ou de WikiLeaks, ont nié tout contact avec les uns et les autres et ont encouragé activement le public à douter que la Russie soit responsable du «hacking» et de la révélation des e-mails volés. [...]
Une part importante de l'information requise a échappé aux enquêteurs de Mueller pour quatre raisons. D'abord, dit le Rapport, «plusieurs individus affiliés à la campagne Trump ont menti au Bureau d'enquête [...] ces mensonges ont faussé effectivement la recherche sur l'interférence russe dans l'élection». Deux, l'ingérence du Président Trump dans l'enquête semble aussi avoir handicapé celle-ci; un exemple clé en est l'absence de collaboration de Paul Manafort avec le Procureur Spécial parce qu'il avait été incité à croire qu'il obtiendrait un pardon présidentiel de Trump. Trois, certains individus ont utilisé des communications chiffrées ou effacé leurs échanges. Enfin, certains de ceux qui acceptaient en apparence de coopérer avec l'enquête (entre autres Steve Bannon) se sont avérés peu fiables dans leurs déclarations au Procureur Spécial; ainsi certains «oubliaient» les contenus de conversations importantes avec Trump ou d'autres interlocuteurs. Le Rapport précise que «même quand ils témoignaient ou acceptaient d'être interviewés, plusieurs ont fourni une information fausse ou incomplète».» 
(Ryan Goodman, sur le site Web «Just security»)

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