03 octobre 2022

Et si on se mettait au neutre?

Plus j’écris, plus je me butte sur une faille invraisemblable de la langue par ailleurs admirable qui est mon premier outil de travail depuis toujours: un sexisme si profond qu’il est impossible de s’y mettre au neutre. 

Tout y est définitivement et souvent absurdement mâle ou femelle. Alors que quand je passe à l’anglais (ou même à l’espagnol, de façon plus limitée), j’ai accès à un troisième sexe qui n’en est pas un mais qui permet d’éviter tout naturellement les stupides et peu élégantes additions que notre relativement récente perception de cette lacune et la campagne justifiée des féministes nous ont imposées des «/e» e autres «(e)» apposées à la fin de termes obstinément masculins pour qu’il devienne possible de les attribuer à un ou des êtres de l’autre sexe. Sans parler des peu gracieux «eure» et un peu moins désagréables «trice» dont un souçon de neutralité grammaticale nous dispenserait une bonne partie du temps. 

Ce qui est déjà agaçant quand on parle d’individus sexués, humains ou autres, devient totalement indécent lorsqu’il s’agit de réalités soit collectives, soit inanimées. Pourquoi diable «une» foule mais «un» rassemblement, «une» famille mais «un» entourage, ou pire encore, «une» voiture mais «un» char, «une péniche» mais «un» chaland, etc.?

Vous direz ce que vous voulez du français et de ses charmes, il n’en reste pas moins qu’il s’agit là, quant à moi, d’«un» vice ou d’«une» carence profondément gênant/e!

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