25 novembre 2021

Va falloir s’ajuster, hein?

 D’abord, un compliment à TVA: l’équipe qu’ils ont assemblée pour La Joute se compare bien aux meilleures périodes des EX à Radio-Canada, et c’est un sacré compliment. Mulcair est aussi bon à la télé qu’il l’était en opposition à Ottawa et mauvais en campagne. Emmanuelle Latraverse avait l’intelligence (c’est de famille), elle a pris de l’expérience et donc du jugement. Leurs partenaires conservateurs (même Luc Lavoie,à ma grande surprise) arrivent à mettre de l’eau dans leur vin et à garder un climat non seulement civilisé, mais informatif. Le fait de pouvoir se concentrer sur le Québec sans être obligés d’avoir des épisodes « Canadian », sauf quand ça se justifie, est un gros avantage.

Par ailleurs, l’épisode CHSLD me dérange: était-ce vraiment le temps de pointer le doigt vers des coupables alors que le problème de base, celui de la pandémie, est loin d’être réglé? D’une part, il est flagrant que la faille fondamentale, le manque de personnel et de qualification, n’est pas du genre à se régler en quelques mois, ni même en un mandat de gouvernement. Il est clair que Legault et cie ont hérité d’un problème qui datait des précédents régimes, aussi bien péquistes que libéraux. Que dans le cafouillis d’une crise imprévue ils n’aient pas pensé à agiter une baguette magique qui n’existait même pas n’a rien de surprenant. 

Je repense à septembre  1976 (ben oui, avant le déluge!), lors d’une des rares conversations privées que j’ai eues avec René Lévesque, qui savait déjà qu’il allait prendre le pouvoir; ce qui m’avait le plus surpris et impressionné, c’est son affirmation, faite à travers la fumée d’une cigarette debout au bar d’un motel de Boucherville: «Je pense que le plus grand défi du Québec à moyen et à long terme, c’est la façon dont on va s’occuper de nos vieux.» Et 45 ans plus tard, 4000 morts et plus dans les CHSLD? Difficile de dire que c’est la faute au seul Legault, ou même à sa copine «langue de bois» McCann.

Non seulement ça,mais poser la question en pleine période de crise (pré-électorale en plus), c’est se condamner à ce que le sujet soit balayé sous le tapis de l’actualité, ce qui n’a pas manqué de se produire avec l’astucieux «ajustement budgétaire» qui ne pouvait pas manquer de monopoliser les antennes (comme l’a très justement noté Mulcair).

D’un extrême à l’autre, la crise des CPE. Tout le monde se braque sur la question des hausses de salaires et du sort des «pauvres petits» otages potentiels d’une grève, et personne ne s’interroge sur le bien-fondé d’un système (dit «démocratique») qui force pratiquement la grande majorité des familles à expédier dans des garderies aux personnels plus ou moins payés, plus ou moins dévoués, plus ou moins compétents, des enfants que, dans toutes les autres espèces animales moins intelligentes, ce sont LES PARENTS qui doivent les élever. Au moins, sous la monarchie, seuls les aristocrates larguaient leurs petits aux mains de nurses, gouvernantes et tuteurs; les bourgeois et le peuple, moins idiots, s’en occupaient eux-mêmes. Y’a pas quequ’chose qui cloche?

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