Je vais sûrement en faire sursauter plusieurs, mais en y réfléchissant objectivement, nous allons devoir bien des remerciements au Premier ministre Couillard et à sa brillante équipe.
a) Ils nous offrent une très pédagogique manifestation de ce qu'est vraiment la démocratie représentative. Parmi les principes fondateurs de ce système que les générations précédentes de politiciens avaient hypocritement dissimulés, l'actuel Cabinet libéral ne se cache pas pour pratiquer au grand jour les deux suivants: le droit des politiciens de gouverner comme ils le veulent une fois élus en se fichant bien des opinions et des volontés du peuple; le fait (précédemment affirmé au Fédéral dans un jugement de Tribunal en faveur de Brian Mulroney) qu'un gouvernement n'a aucune obligation légale de respecter ses promesses électorales ni son programme officiel. Ils illustrent aussi deux autres caractéristiques intrinsèques à la classe politique qui est une composante inévitable du système: la certitude que possèdent ses membres qu'ils connaîssent tout mieux que les citoyens ordinaires et même que les experts dans les différents domaines sur lesquels ils ont la mainmise; le degré auquel ils sont profondément inféodés aux milieux financiers dont ils partagent les idées et les intérêts.
b) S'il en était encore besoin, et bien mieux que ne l'avaient fait leurs plus timides prédécesseurs libéraux sous Jean Charest et surtout les plus «sociaux» péquistes de Pauline Marois, ils sont en train de réaliser une preuve supplémentaire que l'austérité à toute bringue (qu'on la qualifie ou non de «rigueur») n'est pas une solution à la crise: les coupes-sombres tous azimuts ne font rien pour réduire le taux de chômage, ni pour mettre fin à la stagnation de l'économie, ni même pour ranimer la confiance du milieu des affaires – à l'exception évidemment de la haute finance, qui en profite pour engranger des profits qu'elle ira prudemment investir ailleurs.
c) Ils font par l'absurde la démonstration que le peuple québécois tient toujours à son modèle semi-centenaire d'État-providence modeste mais bien implanté. Il est significatif que chacune de leurs attaques frontales contre les institutions et les pratiques existantes a soulevé l'opposition unanime et populaire des acteurs des secteurs concernés: santé, éducation, sciences, régions, monde municipal, organismes solidaires et coopératifs, parents de jeunes enfants, etc.
d) S'il persiste encore un peu, M. Couillard aura déclenché (contre lui-même, c'est vrai, mais ça c'est son problème, pas le nôtre) un magnifique mouvement de ressoudage d'une solidarité politique, sociale et culturelle québécoise que les deux dernières décennies avaient mise à mal, malgré le remarquable sursaut des «carrés rouges» et des casseroles de 2012.
Le hic, bien sûr, c'est qu'après son départ il faudra payer cher pour recoller les multiples pots cassés qu'il aura laissés derrière lui. Mais rien n'est jamais vraiment gratuit dans la vie, et comme dit le Renard au Corbeau, «cette leçon vaut bien un fromage sans doute»...
a) Ils nous offrent une très pédagogique manifestation de ce qu'est vraiment la démocratie représentative. Parmi les principes fondateurs de ce système que les générations précédentes de politiciens avaient hypocritement dissimulés, l'actuel Cabinet libéral ne se cache pas pour pratiquer au grand jour les deux suivants: le droit des politiciens de gouverner comme ils le veulent une fois élus en se fichant bien des opinions et des volontés du peuple; le fait (précédemment affirmé au Fédéral dans un jugement de Tribunal en faveur de Brian Mulroney) qu'un gouvernement n'a aucune obligation légale de respecter ses promesses électorales ni son programme officiel. Ils illustrent aussi deux autres caractéristiques intrinsèques à la classe politique qui est une composante inévitable du système: la certitude que possèdent ses membres qu'ils connaîssent tout mieux que les citoyens ordinaires et même que les experts dans les différents domaines sur lesquels ils ont la mainmise; le degré auquel ils sont profondément inféodés aux milieux financiers dont ils partagent les idées et les intérêts.
b) S'il en était encore besoin, et bien mieux que ne l'avaient fait leurs plus timides prédécesseurs libéraux sous Jean Charest et surtout les plus «sociaux» péquistes de Pauline Marois, ils sont en train de réaliser une preuve supplémentaire que l'austérité à toute bringue (qu'on la qualifie ou non de «rigueur») n'est pas une solution à la crise: les coupes-sombres tous azimuts ne font rien pour réduire le taux de chômage, ni pour mettre fin à la stagnation de l'économie, ni même pour ranimer la confiance du milieu des affaires – à l'exception évidemment de la haute finance, qui en profite pour engranger des profits qu'elle ira prudemment investir ailleurs.
c) Ils font par l'absurde la démonstration que le peuple québécois tient toujours à son modèle semi-centenaire d'État-providence modeste mais bien implanté. Il est significatif que chacune de leurs attaques frontales contre les institutions et les pratiques existantes a soulevé l'opposition unanime et populaire des acteurs des secteurs concernés: santé, éducation, sciences, régions, monde municipal, organismes solidaires et coopératifs, parents de jeunes enfants, etc.
d) S'il persiste encore un peu, M. Couillard aura déclenché (contre lui-même, c'est vrai, mais ça c'est son problème, pas le nôtre) un magnifique mouvement de ressoudage d'une solidarité politique, sociale et culturelle québécoise que les deux dernières décennies avaient mise à mal, malgré le remarquable sursaut des «carrés rouges» et des casseroles de 2012.
Le hic, bien sûr, c'est qu'après son départ il faudra payer cher pour recoller les multiples pots cassés qu'il aura laissés derrière lui. Mais rien n'est jamais vraiment gratuit dans la vie, et comme dit le Renard au Corbeau, «cette leçon vaut bien un fromage sans doute»...
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