18 août 2015

Montréal, monde

Nous sommes rentrés à Montréal depuis jeudi soir, dans le confort surprenant de la classe Grand Large (affaires) de Corsair. Service aux petits soins, sièges larges et moëlleux, au menu très bon tournedos de poitrine de canard avec un surprenant bourgogne, assistance à l'embarquement et au débarquement. Le tout pour le prix d'une place économie d'Air France ou Air Canada.
Pour cause de décalage horaire, nous devons décommander l'anniversaire commun que nous nous étions promis entre Azur et Jean Antonin Billard – qui part demain pour le Portugal, on se reprendra sans doute à son retour en octobre.
Hier pour la première fois nous quittons notre cocon du LUX Gouverneur et descendons en ville. Montréal a bien ses défauts (en premier lieu le Maire Coderre!), mais nous lui redécouvrons une extraordinaire qualité: un caractère profondément cosmopolite mais discret et relax, sans la moindre prétention. La paëlla au lapin et fruits de mer du modeste El Gitano, av. du Parc, se compare avantageusement à tout ce que nous avons goûté à Paris ou Montpellier... et à bien des restaurants plus huppés d'Espagne. Et nous aurions pu en dire autant des mezzes et poissons frais de Milos pour le grec, du Latini et d'une demi-douzaine de trattorias de Saint-Laurent près de Jean-Talon pour l'Italien, du Taj et du Nupur pour l'indien, des homards tout frais de Delmo ou du mal-nommé Steak House du Vieux-Montréal. À des prix défiant souvent toute concurrence.
Arrêt suivant, la Société des alcools, monopole d'État dont on aime se plaindre... jusqu'à ce qu'en Europe ou aux USA on s'ennuie de son incroyable diversité. J'y déniche le même incroyable xéres amontillado 30 ans d'âge qu'à Jerez, la même suave et râpeuse grappa del friuli Poli ou Nonino qu'à Stresa ou Turin, le même Armagnac 1985 que chez le meilleur caviste de Pau ou Bayonne, un très correct muscat de Samos voisin de tablette d'un Lunel ou d'un Baumes-de-Venise, une vodka polonaise d'une clarté irréprochable, un choix infini de portos vintage ou ruby... Cher? Oui, certainement... mais au moins tout est là, à portée de la main. À Paris, Londres ou Rome il me faudrait une journée ou deux et trois fois le tour de la ville pour arriver au même résultat. Si même j'y parvenais.
En cours de route, nos chauffeurs de taxi sont philippin, québécois, haïtien et algérien, tous au moins bilingues, tous d'une impeccable politesse, d'une amabilité serviable et d'une bonne humeur incassable.
Rentrée à la maison, immense bloc d'appartements pour «retraités actifs» derrière le Stade olympique: sécurité sans faille mais invisible, accueil chaleureux, confort comparable à celui d'un hôtel quatre-étoiles parisien ou italien, panoplie de services: clinique santé (avec boutons d'appels répartis dans toutes les pièces de la maison), pharmacie, épicier, guichet bancaire, coiffeur, restaurant plus que correct, bistro, cinéma, billard, bowling, piscine, salle de gym avec monitrice, carré de pétanque, très joli jardin-promenade...
Ah! La vie est dure à Montréal, PQ.

Aucun commentaire: