20 juillet 2017

Plus français que ça...

(Repris de vendredi dernier:) Je regarde sur France-2 le Tour de France s'égailler dans les lacets des Pyrénées, tout en buvant une Suze et grignotant un saucisson sec d'Auvergne. Les portes sont grandes ouvertes sur ma terrasse donnant au loin sur le Mont Saint-Clair, cher à Brassens, qui vibre sous un soleil de canicule heureusement tempéré par un souffle de mistral et traversé par la stridence des cigales... Que demander de plus?
Et ça me fait penser à Mauriac — pourtant pas un de mes poètes favoris, mais:
«Aux jours où la chaleur arrêtait toute vie,
Quand le soleil, sur les labours exténués,
Pressait contre son coeur le vignoble muet,
A l’heure où des faucheurs l’armée anéantie
Écrasait l’herbe sous des corps crucifiés, —
Seul debout, en ces jours de feu et de poussière,
En face du sommeil accablé de la terre,
Assourdi par le cri des cigales sans nombre,
Je cherchais votre coeur, comme je cherchais l’ombre.» 
Chanté par Gréco, c'est mieux encore.
(Ce matin:) Nous retrouvons graduellement le rythme de vie languedocien, une sorte de farniente actif: rien de spécial à faire, mais le train-train quotidien nous oblige à bouger pour aller au marché, manger à une terrasse, retrouver des copains pas vus depuis un an... La chaleur intense a posé problème pendant quelques jours, mais depuis le week-end la température est plus modérée même au grand soleil (300 jours par an ici).
La disparition de Max Gallo me fait un petit chagrin, sans plus. Il était sympathique et d'une scrupuleuse politesse lorsque nous nous étions croisés dans un Salon du Livre (Paris?), mais ses grosses briques historiques (j'ai son De Gaulle devant le nez) me laissaient un peu indifférent, tout comme le foisonnement de «la Baie des Anges» et son parcours politique m'énervait souvent. Par contre, le modeste — en apparence — «Que sont les siècles pour la mer» m'avait enchanté il y a bientôt 40 ans, avec son ample fresque méditerranéenne curieusement peuplée uniquement de petites gens. C'est le meilleur souvenir que je garde de lui.

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