17 mai 2018

Printemps montréalais tardif

Un gros chat à la robe tigrée étire son ventre de peluche ivoire en se roulant comme sur une peau d'ours dans les rayons du soleil bas.
D'élégantes violettes se pavanent pudiquement sous les regards ronds et jaunes de pissenlits tape-à-l'oeil.
Un cerisier boutonneux laisse à regret choir les fruits ridés de l'automne dernier sur la pelouse toute neuve.
Les magnolias de nacre rosée neigent sur les gazons reverdis leurs pétales délicatement froissés.
Quelques bourgeons de peupliers tâtent avec hésitation le frais de l'air de leurs doigts de pâle émeraude.
L'ombre grise d'une corneille en vol oblique traverse le carré de pétanque, l'original tout noir cisaille un ciel tout bleu sur nos têtes.

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