21 janvier 2019

Trump et le «branding»

Un des défauts majeurs de M. Trump comme président est que, puisque chez lui tout est dans la façade et l'apparence (le «branding»), c'est là tout ce qu'il regarde chez les autres, en particulier chez ceux qui sont soupçonnés d'être hostiles aux États-Unis: Corée, Chine, Russie... Or ce sont des États qui sont passés maîtres dans l'art de déguiser leurs véritables stratégies.
Le cas de la Corée du Nord est typique. Kim Jong Eun fait semblant de respecter ses engagements envers Trump: fin des tests nucléaires –– dont les experts disaient déjà qu'ils avaient été concluants –– et poursuite de négociations (un second sommet au Vietnam), qui jusqu'ici n'ont mené à aucun résultat concret. En parallèle, il ne se gêne pas pour poursuivre presque ouvertement le développement de son programme nucléaire militaire et pour mener une double offensive diplomatique visant à consolider ses positions avec la Chine et à resserrer ses liens avec son voisin sud-coréen, dans tous les cas en directe contradiction avec les intérêts américains.
Mais cela permet à la Maison Blanche de clamer devant sa base conservatrice des «gains» alors que les spécialistes (de droite comme de gauche), qui évaluent surtout ce qui se passe derrière la façade, sont unanimes à estimer que c'est Kim qui gagne à chaque étape de la relation.

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