17 juin 2019

La vie à bord du Bum chromé...

Une seconde semaine à bord beaucoup plus dynamique. Dimanche soir, un des restos du front de mer offrait un spectacle «live» d’un couple chanteuse-guitariste mélangeant vieux favoris (Piaf, Nicoletta, Dassin) et blues plus récent (Tom Watts), nous avons grimpé sur le skybridge pour y assister à distance.
Lundi, nous avions planifié divers magasinages... oubliant qu'en territoire français «laïque», le lundi de la Pentecôte est férocement férié. Donc, repos forcé.
Mardi, branle-bas de combat à bord, deux techniciens ont débarqué dans la matinée pour rafistoler le système électrique un peu défaillant. Midi venu, Twiggy et moi avons réussi à convaincre Azur de l'attrait gastronomique des «pierrades» de l'Annexe voisine; nous avons sorti le fauteuil roulant (loué à la pharmacie du coin) et sommes allés déguster des aiguillettes de canard et de la cuisse d’agneau grillées sur des pierres chaudes, une (bonne) idée sans doute inspirée de la cuisine coréenne. Ensuite, Azur, qui n’avait quasiment pas voulu bouger du bateau pendant huit jours, a décidé qu’elle en avait assez «d’être enfermée à bord» et le taxi Rodolphe est venu nous prendre sur la marina pour une balade le long de la Côte Atlantique.
Une fois rendus au Vauclin, nous avons pensé qu’il n’y avait pas si loin jusqu’au lotissement près du bourg du François où habite le cousin Daniel. Nous sommes donc allés le surprendre dans sa jolie maison pratiquement rétablie des affres de l’inondation qui, au début de l’année dernière, avait dévasté le jardin fruitier et potager, défoncé le solarium vitré et projeté la voiture vers les rochers du bord de mer.
La cousine Edmée, convalescente d’un AVC récent, dormait, mais Daniel était tout heureux de nous accueillir, il a sitôt sorti le rhum (un bon LaMauny vieux) qu’il garde strictement pour «la visite», ni lui ni sa femme ne consommant d’alcool. Sortant de chez lui, nous nous sommes arrêtés au plus proche grand magasin Carrefour pour effectuer les courses prévues la veille avant de rentrer au Marin dans une heure de pointe somme toute civilisée.
Mercredi, Raymond Marie devait m’emmener avec Twiggy au Nouveau Centre commercial de Ducos où se trouve la seule boutique martiniquaise vendant des produits Apple; au moment de partir, Azur se pointe: «Je vais avec vous»… mais la deux-portes sportive de Raymond est incapable d’accommoder quatre adultes plus un fauteuil roulant. C’est donc encore une fois Rodolphe qui vient nous chercher, disant que «de toute façon, on trouvera bien à manger à Ducos, au Centre commercial». Penses-tu! Y’a que des salades, pizzas et autres hamburgers dignes d’un shopping center USA!
Heureusement nous dénichons in extremis – il est bientôt 15h – un charmant et délicieux poly-asiatique (chinois, thaï, viet et nippon), le Nagoya, dont exceptionnellement toutes les cuisines sont bonnes: nos choix combinent avec bonheur nems, crevettes tempura, pieuvre au sel de mer et boeuf en ragoût d’aubergines.
La météo de la semaine s’annonçant capricieuse, nous reportons à plus tard la sortie en mer envisagée et nous contentons de flâner à bord et sur les pontons voisins jusqu’au week-end. Heureusement, j’ai trouvé à Ducos un chargeur pour mon Apple Watch et un «hub» USB3 pour le MacBook Air dont le manque de connectique me fait rager. De plus, Mme Labelle du LUX Gouverneur me confirme qu’elle m’a expédié (à prix d’or plus) mes iPhones (canadien et français) oubliés sur ma table de travail montréalaise au départ dimanche dernier. En attendant, notre seul moyen de communication est le vieux portable rachitique et pratiquement illisible que nous avons retrouvé au fond de la valise d’Azur, mais sur lequel le répertoire téléphonique est vierge! Ah! La technologie…
Samedi soir, re-spectacle (mélange souk-rock’n roll cette fois) contemplé du haut du skybridge, d’où il nous faut dégringoler en catastrophe quand survient une de ces courtes mais brutales averses typiques de la saison. Nuit bercée par quelques coups de vent et tambourinages de pluie sur le pont de la coque tribord au-dessus de nos têtes.
Hier dimanche, dans l’éclaircie qui survient en fin d’après-midi, nous repartons sur les pontons pour un apéritif suivi de tapas au «Numéro 20», le bar chic et confortable que le copain Bernard du Ti-Toques a installé à l’étage de la nouvelle marina, face à la Capitainerie. Très bon planteur, Campari correct (on finit par «se tanner» du rhum si bon soit-il, hein!) et une superbe assiette de dégustation fort variée: foie gras sur toast, accras de morue, nems, cassolette de fruits de mer, chorizo, tartiflette, samosas, etc. dont nous ne viendrons même pas bout.
Retour à bord paisible dans le début d’une nuit tropicale baignée de clarté lunaire…

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