25 septembre 2019

Et maintenant le Kievgate?

Réactions à chaud sur les révélations de ce matin quant à la conversation Trump-Zelensky du 25 juillet:
- L'effort flagrant de Donald Trump d'impliquer en sa faveur un gouvernement étranger dans sa campagne électorale donne une toute autre crédibilité au Rapport Mueller: la manoeuvre ressemble de près aux attaques contre Hillary Clinton en 2016, sauf que cette fois, les mots sont ceux du Président lui-même. Cela réduit presque à rien la possibilité que le Russiagate n'ait été que le résultat d'un complot anti-Trump.
- La transcription partielle et ses effets secondaires (le rapport et le témoignage imminent du lanceur d'alerte) sont une première fissure dans le mur de défense de la Maison Blanche; ils pourraient bien mener à une brèche plus large qui exposera d'autres manoeuvres condamnables.
- Et si la Présidence ukrainienne avait, elle, enregistré l'appel téléphonique au complet? Je ne serais pas étonné que les commissions du Congrès sur l'«impeachment» tentent d'en obtenir la transcription de Kiev.
- Trump a probablement commis cette gaffe parce qu'il se sentait faussement en sécurité, vu le peu d'impact du Rapport Mueller sur l'opinion publique. 
- Trump ne peut compter avec certitude sur le soutien des élus républicains. Ils l'ont appuyé jusqu'ici par peur et par opportunisme, mais leur loyauté est suspecte, car beaucoup le détestent en réalité. S'ils sentent qu'il devient un obstacle à leur réélection et que sa capacité de leur nuire ne survivra pas au processus de destitution, ils pourraient bien déserter son camp en masse en peu de temps.

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(Jeudi midi le 26:) Le début de la fin pour Trump?
Difficile de ne pas être captivé par le témoignage du directeur de la sécurité des USA devant le Congrès. Avec quelques réserves, Joseph Maguire valide en grande partie la signification de la conversation Trump-Zelensky et le sérieux du rapport du lanceur d'alerte (maintenant rendus publics). 
Son explication du retard à publier l'alerte, la possibilité d'un «privilège exécutif» de la Maison Blanche, est plausible – et n'affecte en rien la crédibilité de l'accusation, qu'il reconnaît à fond. Il révèle aussi, ce qu'on ignorait, que l'affaire était jugée assez sérieuse pour qu'une demande d'enquête à ce sujet soit immédiatement envoyée au FBI. Enfin, il insiste lourdement sur le caractère exceptionnel de l'affaire et sous-entend clairement que si le suspect n'était pas le Président des États-Unis mais un membre de la communauté du renseignement, l'alerte aurait été aussitôt soumise aux commissions pertinentes du Congrès.

Il est au moins aussi remarquable qu'à mesure que la séance progresse, la défense du Président Trump par les Républicains est de plus en plus incertaine et, dans certains cas, réticente.

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