24 septembre 2019

Toujours confiance aux «élites»?

La majorité des évènements politiques des derniers jours semble agencée expressément pour appuyer la thèse principale de mon «Manifeste citoyen» que les élites que nous donne le système représentatif sont incompétentes, obsolètes et égocentriques.
a) Aux Nations-Unies, les dirigeants (élus) mondiaux ont une fois de plus démontré à quel point il est naïf de vouloir confier le sort de la planète et de l'environnement à une clique de gens qui sont uniquement préoccupés de leur propre avantage à court terme et n'ont aucune perception de l'urgence et de l'ampleur du problème. Il aura fallu une adolescente suédoise déterminée (mais sans un soupçon de «mandat démocratique») pour manifester à la tribune au moins un peu de vision et de conscience des réalités.
b) Au Royaume-Uni, la crise du Brexit, au lieu de susciter une prise de conscience nationale dans la classe politique, rend encore plus aiguës et plus ridicules les divisions, les querelles et les manifestations d'ambition myope qui agitent tous les partis de tous les camps et leurs dirigeants. Et ceux de l'Union européenne, au lieu de chercher une solution à la crise que constitue une première scission dans leurs rangs, demeurent assis dans les estrades à trépigner et compter les points comme si c'était un match de football de 3e division.
c) Aux États-Unis, sans même prendre en compte les évidentes turpitudes du président, les élus des deux grands partis accordent clairement plus d'importance à leur sort individuel et collectif qu'au bien du pays, alors qu'ils font face à une crise constitutionnelle et sociale urgente et majeure. Les Républicains soutiennent un chef d'État clairement indigne de sa fonction parce que lui seul peut les maintenir au pouvoir, les Démocrates hésitent à invoquer contre lui le remède évident que leur offre la loi, par peur des conséquences sur leur réélection. Sans compter que la formule électorale garantit pratiquement que le prochain président sera un vieillard de plus de 70 ans.
d) En Espagne, les basses manoeuvres auxquelles se livrent tous les partis (y compris ceux de gauche) ne font que précipiter une nouvelle crise de l'État, dans un pays qui ne peut certainement plus se le permettre.
e) Au Canada, un gouvernement et un premier ministre qui méritent amplement de se faire montrer la sortie ne font face qu'à une opposition divisée qui se contente de rabâcher des slogans hors de propos face à une réalité qui demande audace et clarté de vision. Les débats se déplacent entre une question déjà réglée (la laïcité affirmée du Québec), la réaction de Justin Trudeau à des photos de jeunesse quelque peu gênantes, et des recettes dépassées (baisses d'impôts, maintien du niveau d'emploi) pour des problèmes du siècle dernier. Le tout dans une indifférence citoyenne bien justifiée.
f) En France, un Président prétentieux et incompétent, à la tête d'une curieuse alliance de débutants naïfs et de vieux briscards cupides, se livre à des jeux de relations publiques au lieu d'affronter les problèmes bien réels de la Nation – laquelle oscille entre une opposition purement négative, une incompréhension paralysante et une passivité résignée face à l'absence totale d'alternative crédible.
Je pourrais continuer, mais il me semble que ces exemples les plus marquants suffisent pour démontrer à quel point il devient nécessaire de repenser le système que nous appelons, faute de mieux, démocratie.

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