20 juillet 2025

Moi, vieux?

Non, jeune depuis trop longtemps…

La preuve, hier soir je suis sorti manger vers 18h30, ai redécouvert la terrasse du pérenne et très portugais Café Central sur Duluth angle Coloniale. Porto blanc, parfaites crevettes à l’ail avec un gros pain de maïs trempé dans la sauce épicée et surtout goûteux «porco alentejano» (ragoût de porc aux palourdes et vin blanc) comme je n’en avais pas savouré depuis bientôt vingt ans – il n’était pas au menu, mais le patron a accepté de me le faire exprès. Vinho verde évidemment, puis «flan» moelleux avec café filtre brésilien, sous les yeux d’une jolie voisine à lunettes… qu’à ma surprise je retrouve 3/4 d’heure plus tard au P’tit Bar rue Saint-Denis, où à notre désolation le tour de chant prévu a été annulé. Mais il y a un couple de vieilles connaissances qui me saluent et m’invitent à la terrasse; je succombe, la voisine aussi. Soudain, apparaît un jeune maghrébin guitariste avec un répertoire de Brassens, Aznavour, Moustaki et flamenco («… un vieil air du tonnerre à vous faire chiâler tant et tant» comme dans l’Ostende de Ferré), pour qui on improvise un tabouret et un micro avec puissant ampli dehors sur les marches. Ce qui m’inspire le début d’un couplet:

«Le voisin d’en haut du P’tit Bar

A bien fait d’être absent ce soir

On le comprend

Sinon le voisin du P’tit Bar

À intérêt à dormir tard

Et puis longtemps…» (la suite à venir)

Suivent deux cognacs, quelques bières rousses, longs-longs échanges avec deux artistes en herbe fascinés par mes souvenirs du Montréal des années ‘60 (l’esprit plutôt que les péripéties); je rentre quelque peu fourbu à la maison sous la pluie, il est à peine 3h30 – pas la première fois que je ferme un bar, mais la dernière… ou non? Seule dérogation aux traditions, la jolie voisine est rentrée chez elle avec ses lunettes, moi chez moi. Et pis après?

Comme elle s’appelle Madeleine, je suis sans doute condamné comme Brel à l’attendre pour prendre «le tram 33»

1 commentaire:

Claude a dit...

Salut Yves. Je te lis depuis 2008. Je n'ai étrangement jamais vu de commentaires suite à un de tes textes, alors je me permets d'en écrire un, puisque tu t'adresses à moi... J'ai été le "voisin d'en haut" du P'tit Bar de 1988 à 2017..., l'ayant fréquenté jusqu'en 2006, année de la disparition de quelques amis et la fin de la cigarette intérieure... J'y retournerai un jour... By the way, je t'avais croisé à quelques occasions, au Club Apple, à l'époque à l'UQAM, et dans les bureaux de Logidisque, où j'avais aussi publié un logiciel. Anyway... Bon été!