09 avril 2020

Gauche-droite, en avant!

Deux approches dans l'évolution de la production et de la main-d'oeuvre deviennent particulièrement intéressantes face à la crise économique déclenchée par la pandémie de la COVID-19. Il est ironique que l'une d'entre elles soit combattue par la gauche, et l'autre par la droite.
D'une part, il est évident que plus une industrie ou un secteur commercial est informatisé et robotisé, moins il sera affecté par un problème médical qui n'affecte que les travailleurs humains. Donc, peu importent les profits accrus qu'elle promet aux entreprises – et que dénoncent violemment les syndicats et les mouvements progressifs – , l'automatisation a sur l'ensemble de l'économie un effet significatif de stabilisation avantageux pour toute la société. Elle aurait à tout le moins, dans le contexte actuel, réduit le nombre des congédiements subits, aussi bien que des vagues de faillites d'entreprises.
D'autre part, dans un système aussi fortement dépendant sur la consommation que celui où nous vivons, l'existence d'un revenu universel garanti à l'ensemble des consommateurs et de leurs familles (une mesure détestée et condamnée par les conservateurs et les milieux d'affaires) aurait atténué le choc causé par un brusque sursaut du chômage, puisqu'il n'aurait eu sur le niveau de dépenses des ménages qu'un effet restreint. Il aurait aussi évité au secteur privé de pénibles ruptures dans la production et la distribution de certains biens indispensables et aux gouvernements des déficits publics difficilement soutenables pour venir au secours des plus démunis.
Est-il possible d'imaginer que, dans le monde de l'après-coronavirus, gauche et droite accepteront de mettre de l'eau dans leur vin et de faire les compromis nécessaires pour que l'investissement massif exigé par l'automatisation et ses effets sur la main-d'oeuvre soient compensés par un filet de sécurité sociale et économique repensé en fonction des conditions du 21e siècle? Il fait peu de doute qu'une double évolution en ce sens aurait pour conséquence bénéfique une infrastructure économique nettement plus robuste face à des évènements catastrophiques imprévus, pour le bien autant des travailleurs que des patrons.

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