(25 mai 2009) Le retour à Montpellier est surtout marqué par les retrouvailles avec un vieux copain de Montréal, Jean-Pierre Dréan, un des quatre à qui nous devons une fière chandelle pour nous avoir persuadés, il y a bientôt cinq ans, de venir nous installer ici.
Nous étions tombés par hasard sur Jean-Pierre en cherchant un resto de poisson face à la plage de Palavas, en juillet 2004. Dans un premier temps, notre curiosité était attisée par l'énorme barbe blanche et la voix de stentor d'un personnage haut en couleurs aux accents québécois bien marqués qui entrait au même bistrot que nous. J'ai remarqué alors qu'un de ses compagnons ressemblait énormément à notre vieil ami franco-montréalais... et pour cause!
Me reconnaissant aussi, Jean-Pierre nous a présenté sa femme Fernande et son copain barbu Pierre Faucher, patron d'une grande cabane à sucre du côté de Mirabel. Nous sommes tombés dans les bras les uns des autres devant de bons plateaux de fruits de mer, pour renouer le fil de nos souvenirs communs.
Dréan est un ancien comédien et touche-à-tout originaire du Midi, qui a fait un début de carrière à Paris avant de transplanter ses pénates pour une trentaine d'années à Montréal, où il a été tour-à-tour journaliste de spectacle, impresario, relationniste puis patron du Tourisme français. Amoureux de Montpellier, il nous a dans un premier temps communiqué sa passion, puis après la mort de Fernande est revenu la partager en s'installant il y a deux ans dans la commune voisine de Gignac.
Au lendemain de notre arrivée de Martinique il y a une dizaine de jours, il nous a appelés pour reprendre contact et nous dire qu'il avait avec lui en visite Jocelyne, ex-compagne d'un autre ancien complice, Boris Volkoff, qu'Azur avait connu en Martinique et moi à Radio-Canada dans les années 1960. Pas besoin de plus pour nous convaincre de prendre rendez-vous dans les jours suivants.
Ils ont donc débarqué dans notre petit appart face à la nouvelle mairie vendredi midi, pour déguster un verre de champagne (qu'ils avaient apporté) avant de nous rendre tous quatre rue Aristide-Ollivier chez nos copains italiens du Verdi. Ceux-ci avaient préparé pour l'occasion leur extraordinaire osso bucco alla milanese, servi sur une montagne de risotto au safran, précédé d'un plateau d'antipasti dans la grande tradition, et arrosé d'un vigoureux mais raffiné DOCG Valtellina Superiore que Mimo avait extrait de sa très belle cave. Une fois digérés le sabayon tiède qui a suivi et sa grappa assortie, nous sommes rentrés à la maison, d'où Jean-Pierre et Jocelyne sont repartis un peu plus tard pour Gignac.
Parallèlement, se déroulait sur la place principale la "Comédie du Livre" annuelle, grande foire hétéroclite et animée des bibliophiles montpelliérains, mettant en vedette cette année la littérature espagnole. J'y ai passé deux bonnes et satisfaisantes demi-journées, sans cependant faire de trouvailles exceptionnelles. Rien, en tout cas, qui se compare au "Guide Michelin du Sud-Ouest de la France" de 1931 que j'avais déniché à la même occasion l'an dernier à l'intention de mon ami marseillais devenu montréalais, François Piazza.
Le meilleur moment de la foire pour nous s'est déroulé hier en fin d'après-midi, dans l'intimiste Salle Molière du Théâtre de la Comédie. C'était un élégant et émouvant récital de poésie du comédien Pierre Santini qui, accompagné d'un jeune pianiste efficace mais assez discret, nous a régalés de Garcia Lorca, de Pablo Neruda et d'Antonio Machado, en partie dans leur espagnol original, en partie en traduction française. Une heure et demie de pur bonheur dans un local qui semblait taillé sur mesure pour l'événement.
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