01 mars 2018

Deux idées et une question

a) Quand je dis que Donald Trump gouverne les États-Unis comme si c'était une PME familiale, ce n'est pas une blague, mais un constat parfaitement sérieux — il me fait penser à Pierre Péladeau au début de sa carrière. Il place les membres de sa famille et ses proches confidents dans les postes-clefs peu importent leurs compétence; il est visiblement incapable de gérer une équipe importante et structurée, et donc se fie uniquement à son cercle immédiat; il prend des décisions par coups de tête, dictées par un caprice fugitif ou une opportunité perçue au dernier moment; il n'a pas de réelle planification, ni d'objectif large à long terme; il n'a aucun outil objectif de mesure de son niveau de réussite et jamais d'alternative en cas d'échec d'une action, etc. Ce qui est normal: toute sa vie, il a géré de cette façon son «empire» immobilier et financier et il est convaincu d'y avoir connu de grands sucès. Et je doute qu'à 72 ans, il va changer ses manières de voir.
b) Les conservateurs Républicains ont de quoi se méfier. Après le DACA (sort des enfants d'immigrants illégaux), M. Trump croit avoir trouvé un deuxième thème qui lui permettrait d'accroître sa popularité dans l'électorat en général: le contrôle des armes à feu. Or, il s'agit là de deux éléments du programme des Démocrates, auxquels la droite Républicaine est en général violemment opposée. Connaissant le passé et le tempérament du Président, je suis convaincu que dans l'espoir de se faire réélire dans deux ans et demi, il est prêt à sacrifier sans le moindre scrupule ses actuels partenaires de gouvernement, quitte à se rapprocher peu à peu des plus opportunistes de ses anciens amis Démocrates (ne pas oublier qu'il l'était lui-même jusqu'en 2008).
c) Je regarde les manoeuvres de son chef de cabinet l'ex-général Kelly pour «épurer» le personnel de la Maison Blanche et je me demande laquelle des deux explications suivantes est la bonne: 1- il cherche à sauver la Présidence de Donald Trump en minimisant les causes potentielles de gaffes, ou 2- il fait sciemment le vide autour du Chef d'État pour l'affaiblir en vue d'un éventuel putsch interne pour s'en débarrasser. Jusqu'ici, je dirais que les deux hypothèses sont à peu près également vraisemblables. 

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