Après quatre mois d'interruption, l'odyssée du Bum chromé reprend.
(Mi-mai 2007) Nous nous étions laissés à la mi-janvier, lorsque nous avions quitté à regret le catamaran amarré à son ponton du Marin pour rentrer en France. Ont suivi un mois et demi sans histoire à Montpellier, puis presque deux mois à Montréal, après un charmant intermède de deux semaines sur la Gran Via de Madrid, à l'hôtel De Las Letras. Il s'agit d'un nouveau 4-étoiles "boutique" niché dans un immeuble typique de la fin du XIXe, élégamment et intelligemment restauré, en plein centre de la ville. Pour donner une idée de l'esprit du lieu, il n'y a pas de tableaux ou de gravures: les murs sont décorés de citations littéraires (Cervantes, Calderon, Garcia Lorca, mais aussi Hemingway, Malraux, Montherlant et autres étrangers ayant écrit sur l'Espagne). Par exemple, face à la cage du bel ascenseur ancien (mais dysfonctionnel) de bois verni et cuivre rutilant près de la réception, on lit un texte d'un humoriste des années 30 intitulé "Méthode infaillible pour monter un escalier". De toute façon, hautement recommandé, d'autant plus que pour sa catégorie, l'hôtel offre de belles grandes chambres à des tarifs fort raisonnables... à moins que vous décidiez de vous payer une des six suites du dernier étage, avec terrasse et jaccuzzi extérieur donnant sur la Gran Via (voir photo)!
Sans compter quelques fort bonnes bouffes (ah! le cochon de lait à peau croustillante de la Meson Botin et le chevreau rôti du Café Gijon!), l'autre bonheur, encore plus grand, du séjour à Madrid a été la découverte d'un monument, mieux, d'un lieu de vie unique. Les "Royales déchaussées" ou Descalzas Reales sont un monastère de carmélites en plein coeur de la ville, qui se parcourt comme un fabuleux musée, mais surtout qui respire pratiquement au rythme de l'Espagne pieuse et austère de Philippe II. Une de la vingtaine de religieuses qui continuent d'habiter dans le cloître pilote une quinzaine de visiteurs à la fois à travers un étonnant labyrinthe datant en bonne partie de l'époque classique. Murs, escaliers et couloirs sont décorés d'oeuvres de maîtres, en particulier d'une série de gigantesques tapisseries flamandes sur des cartons de Raphaël qui recouvrent et réchauffent les murs du dortoir, mais aussi d'objets rococo souvent bizarres et biscornus, parfois même involontairement cocasses. Et l'on se sent magiquement transporté pendant près de deux heures dans un autre temps, un autre univers. À ne rater sous aucun prétexte.
En repartant de Montréal donc, nous avons pris l'avion pour les Antilles samedi dernier. On s'était juré de voyager léger, mais comme il fallait apporter une foule de "petits riens pour le bateau, qu'on ne trouvera pas là-bas", il a fallu payer 20 et quelques kilos d'excédent de poids... qu'il a aussi fallu charrier d'un avion à un autre, puisque le vol d'Air Canada s'arrêtait en Guadeloupe, d'où nous avons dû nous embarquer sur une navette d'Air Caraïbes pour la Martinique.
Ramenés à bord par le skipper Gérard après des retrouvailles émues à l'aéroport du Lamentin, nous nous sommes rapidement réacclimatés à la vie en marina. Nos voisins d'en face, les petits Nino et Lila de "L'Escampette", nous ont fait la fête, obligeant même Azur à danser un tango à trois sur le ponton, à l'ébahissement de leurs parents. Pour célébrer le retour, nous sommes allés dès le lendemain piquer une tête dans les eaux tièdes de la baie de Sainte-Anne, avant un ti-punch et une langouste grillée au Touloulou, bon resto en bord de plage. Dans l'intervalle, Sarkozy avait été élu Président de la République française, mais bon, rien n'est parfait dans ce bas monde.
Le Bum chromé est en excellent état, la poulie cassée du gennaker a été remplacée, les voiles remontées et le moteur défaillant réparé tant bien que mal et réinstallé. Il restait à récupérer nos affaires personnelles entreposées chez un copain du Marin, et nous avons pu reprendre la vie à bord. Comme souvent dans les marinas, la plupart des voisins avaient changé: en diagonale, au lieu du rondelet voilier de bois soigneusement gratté et reverni par ses proprios à la retraite, nous avons maintenant un fin monocoque de course-croisière habité par un couple de jeunes Italiens, et devant nous, un rutilant et énorme cata Privilège 61.5 de location à bord duquel ne se trouvent pour l'instant que le skipper et l'hôtesse, pas très causants.
(Mi-mai 2007) Nous nous étions laissés à la mi-janvier, lorsque nous avions quitté à regret le catamaran amarré à son ponton du Marin pour rentrer en France. Ont suivi un mois et demi sans histoire à Montpellier, puis presque deux mois à Montréal, après un charmant intermède de deux semaines sur la Gran Via de Madrid, à l'hôtel De Las Letras. Il s'agit d'un nouveau 4-étoiles "boutique" niché dans un immeuble typique de la fin du XIXe, élégamment et intelligemment restauré, en plein centre de la ville. Pour donner une idée de l'esprit du lieu, il n'y a pas de tableaux ou de gravures: les murs sont décorés de citations littéraires (Cervantes, Calderon, Garcia Lorca, mais aussi Hemingway, Malraux, Montherlant et autres étrangers ayant écrit sur l'Espagne). Par exemple, face à la cage du bel ascenseur ancien (mais dysfonctionnel) de bois verni et cuivre rutilant près de la réception, on lit un texte d'un humoriste des années 30 intitulé "Méthode infaillible pour monter un escalier". De toute façon, hautement recommandé, d'autant plus que pour sa catégorie, l'hôtel offre de belles grandes chambres à des tarifs fort raisonnables... à moins que vous décidiez de vous payer une des six suites du dernier étage, avec terrasse et jaccuzzi extérieur donnant sur la Gran Via (voir photo)!
Sans compter quelques fort bonnes bouffes (ah! le cochon de lait à peau croustillante de la Meson Botin et le chevreau rôti du Café Gijon!), l'autre bonheur, encore plus grand, du séjour à Madrid a été la découverte d'un monument, mieux, d'un lieu de vie unique. Les "Royales déchaussées" ou Descalzas Reales sont un monastère de carmélites en plein coeur de la ville, qui se parcourt comme un fabuleux musée, mais surtout qui respire pratiquement au rythme de l'Espagne pieuse et austère de Philippe II. Une de la vingtaine de religieuses qui continuent d'habiter dans le cloître pilote une quinzaine de visiteurs à la fois à travers un étonnant labyrinthe datant en bonne partie de l'époque classique. Murs, escaliers et couloirs sont décorés d'oeuvres de maîtres, en particulier d'une série de gigantesques tapisseries flamandes sur des cartons de Raphaël qui recouvrent et réchauffent les murs du dortoir, mais aussi d'objets rococo souvent bizarres et biscornus, parfois même involontairement cocasses. Et l'on se sent magiquement transporté pendant près de deux heures dans un autre temps, un autre univers. À ne rater sous aucun prétexte.
En repartant de Montréal donc, nous avons pris l'avion pour les Antilles samedi dernier. On s'était juré de voyager léger, mais comme il fallait apporter une foule de "petits riens pour le bateau, qu'on ne trouvera pas là-bas", il a fallu payer 20 et quelques kilos d'excédent de poids... qu'il a aussi fallu charrier d'un avion à un autre, puisque le vol d'Air Canada s'arrêtait en Guadeloupe, d'où nous avons dû nous embarquer sur une navette d'Air Caraïbes pour la Martinique.
Ramenés à bord par le skipper Gérard après des retrouvailles émues à l'aéroport du Lamentin, nous nous sommes rapidement réacclimatés à la vie en marina. Nos voisins d'en face, les petits Nino et Lila de "L'Escampette", nous ont fait la fête, obligeant même Azur à danser un tango à trois sur le ponton, à l'ébahissement de leurs parents. Pour célébrer le retour, nous sommes allés dès le lendemain piquer une tête dans les eaux tièdes de la baie de Sainte-Anne, avant un ti-punch et une langouste grillée au Touloulou, bon resto en bord de plage. Dans l'intervalle, Sarkozy avait été élu Président de la République française, mais bon, rien n'est parfait dans ce bas monde.
Le Bum chromé est en excellent état, la poulie cassée du gennaker a été remplacée, les voiles remontées et le moteur défaillant réparé tant bien que mal et réinstallé. Il restait à récupérer nos affaires personnelles entreposées chez un copain du Marin, et nous avons pu reprendre la vie à bord. Comme souvent dans les marinas, la plupart des voisins avaient changé: en diagonale, au lieu du rondelet voilier de bois soigneusement gratté et reverni par ses proprios à la retraite, nous avons maintenant un fin monocoque de course-croisière habité par un couple de jeunes Italiens, et devant nous, un rutilant et énorme cata Privilège 61.5 de location à bord duquel ne se trouvent pour l'instant que le skipper et l'hôtesse, pas très causants.
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