(29/05/2007) Saint-Martin, vous pouvez vous la garder, tout paradis de millionnaires (et de shopping franc de port) qu'elle soit. Imaginez un immense centre commercial à ciel ouvert où tout se passe en anglais, entrelardé de quartiers résidentiels huppés pour les riches et d'autres beaucoup moins reluisants pour le personnel des boutiques et des maisons. Le tout quelque peu racheté par de jolies baies qui offrent de superbes et calmes mouillages à une multitude de voiliers et à quelques grands yachts.
Il faut admettre que la marina (toute récente) de Fort-Louis est remarquablement aménagée et dotée de tous les services (y compris l'internet sans fil à bord, wow!). Nous fraternisons immédiatement avec un des responsables, Alain, qui nous facilite les choses -- et qui viendra le lendemain midi partager nos pâtes noires façon Marie-José.
Location d'une voiture pour se balader et surtout pour aller faire du shopping dans un grand entrepôt d'accastillage Budget Marine, du côté hollandais; l'île, en effet, est bi-nationale et on traveerse sans même s'en rendre compte de la zone française à celle qui appartient aux Pays-Bas. Comme les prix sont raisonnables et qu'il n'y a pas de TVA, le skipper en profite pour mettre à jour ses stocks de câbles et pour acheter des panneaux solaires supplémentaires que nous ferons installer en Martinique.
En soirée, nous rendons visite à Gilles Blondeau, à sa fille Nathalie et à sa copine Femina à bord du Lys d'Ô (photo). C'est un motor-yacht classique d'une centaine de pieds datant des années 1980 que Gilles a rénové lorsqu'il l'a acquis il y a cinq ans. Véranda sur la plage arrière, grand salon très décoré, immense "chambre des maîtres" avec salle de bain double, deux cabines pour les invités, et surtout un magnifique sky-bridge avec poste de pilotage, bar et table pour les repas sous un bimini de toile amovible. Très joli et hyper-confortable, mais pas notre style -- d'autant plus que nous préférons de beaucoup la navigation à voile.
Blondeau était au collège et à l'université un an devant moi, mais nous nous étions perdus de vue depuis, jusqu'à une rencontre accidentelle dans la salle d'attente d'une clinique il y a quelques années. Dans l'intervalle, il a fait fortune dans l'assurance (Groupe Optimum) et il essaie aujourd'hui de prendre une retraite graduelle. Il m'envie clairement d'avoir pu tout lâcher d'un coup pour vivre à ma fantaisie. Nous passons une soirée agréable à échanger des souvenirs et des détails de nos carrières respectives, mais au fond nous avons assez peu en commun. Si nous nous revoyons, ce sera avec plaisir... mais presque certainement par accident.
Le lendemain mercredi, Gérard va prendre livraison des panneaux solaires et faire de petites courses avec Azur, puis nous reprenons la mer pour la courte traversée jusqu'à cet autre repaire de millionnaires, Saint-Barthélémy. Nous mouillons à la nuit tombante dans une jolie anse calme (mais assez encombrée, photo), avec l'intention de repartir pour la Martinique dès jeudi matin.
Nous décidons de rentrer d'une seule traite, ou avec une seule escale dans le sud de la Guadeloupe. Avec un vent de nord-ouest directement dans le nez, cela signifie faire du moteur sans interruption au moins jusqu'à Montserrat et passer une nuit, sinon deux, en mer.
Heureusement, le vent commence à tourner plus à l'ouest au large du caillou de Redonda, si bien que nous pouvons sortir les voiles, d'abord comme appoint, puis seules rendus au niveau de Montserrat que nous longeons cette fois par le côté au vent. Très bonne descente de nuit vers la Guadeloupe, puis calme plat dès que nous tombons sous le vent de la Soufrière, vers deux heures du matin. Le vent tombe en trente secondes de vingt à trois noeuds, je rentre (puisque c'est moi qui suis de quart) le génois tant bien que mal et relance les moteurs.
Gérard vient prendre le relais peu avant quatre heures, et je me réveille à sept heures quand nous mouillons à la marina de Rivière-Sens pour acheter du pain frais, des journaux, des billets de loto -- sait-on jamais? -- et des légumes. Nous relevons l'ancre tout de go, pour doubler les Saintes par l'Ouest et atteindre la Dominique peu après midi vendredi.
Navigation sans histoire, à moteur bien sûr, jusqu'au Cap Cachacrou, après lequel le vent assez costaud (15-20 noeuds) du Canal de la Dominique nous porte à bonne vitesse vers Saint-Pierrre, où nous prévoyons dormir ce soir. Mais sur le front de mer c'est la fiesta (célébration simultanée de l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage et de la Pentecôte), Azur est persuadée qu'elle n'arrivera jamais à dormir dans ce tintamarre et insiste pour que nous trouvions un mouillage plus paisible. Cela veut dire quatre heures de navigation supplémentaire, jusqu'à la Grande-Anse d'Arlet, où nous finissons par jeter l'ancre vers les 23 heures.
Réveil tardif samedi matin, plongée rafraîchissante dans les eaux de l'anse, puis retour vers le nord: nous avons décidé de marquer notre rentrée en Martinique par un bon repas dans un restaurant de l'Anse-Mitan, auquel au dernier moment nous décidons de convier nos copains Léna et Jean-Yves, qui vivent tout près et qui n'ont encore jamais vu le Bum chromé.
Nous prenons l'apéritif à bord avec eux, puis Gérard fait la navette avec l'annexe pour nous transporter près du Manureva, un joli resto assez chic du sud de la plage de l'Anse-Mitan, où nous sommes les seuls clients ce midi. Il vient nous y rejoindre, et la bouffe est tout ce que le Petit Fûté avait promis. Une cuisine de fruits de mer, mais peu traditionnelle: j'ai droit par exemple à une entrée "japonaise" de deux sushis, cinq sashimis de thon et une brochette de poulet yakiitori, le tout excellent, suivie d'un filet de loup de la Caraïbe nappé d'une sauce à la crème parfumée à l'aneth et accompagné d'une mousseline de racines créoles. Bon endroit pour une petite fête, d'autant plus que le décor ouvert sur la Baie de Fort-de-France est à la fois élégant et décontracté.
Après des desserts somptueux arrosés de vieux rhum, ne reste plus qu'à reprendre la route pour retrouver en début de soirée notre ponton du Marin. Bière et sympathique conversation dans le cockpit avec un vieux copain de Gérard venu nous accueillir avec sa copine, puis bonne nuit tout le monde.
Il faut admettre que la marina (toute récente) de Fort-Louis est remarquablement aménagée et dotée de tous les services (y compris l'internet sans fil à bord, wow!). Nous fraternisons immédiatement avec un des responsables, Alain, qui nous facilite les choses -- et qui viendra le lendemain midi partager nos pâtes noires façon Marie-José.
Location d'une voiture pour se balader et surtout pour aller faire du shopping dans un grand entrepôt d'accastillage Budget Marine, du côté hollandais; l'île, en effet, est bi-nationale et on traveerse sans même s'en rendre compte de la zone française à celle qui appartient aux Pays-Bas. Comme les prix sont raisonnables et qu'il n'y a pas de TVA, le skipper en profite pour mettre à jour ses stocks de câbles et pour acheter des panneaux solaires supplémentaires que nous ferons installer en Martinique.
En soirée, nous rendons visite à Gilles Blondeau, à sa fille Nathalie et à sa copine Femina à bord du Lys d'Ô (photo). C'est un motor-yacht classique d'une centaine de pieds datant des années 1980 que Gilles a rénové lorsqu'il l'a acquis il y a cinq ans. Véranda sur la plage arrière, grand salon très décoré, immense "chambre des maîtres" avec salle de bain double, deux cabines pour les invités, et surtout un magnifique sky-bridge avec poste de pilotage, bar et table pour les repas sous un bimini de toile amovible. Très joli et hyper-confortable, mais pas notre style -- d'autant plus que nous préférons de beaucoup la navigation à voile.
Blondeau était au collège et à l'université un an devant moi, mais nous nous étions perdus de vue depuis, jusqu'à une rencontre accidentelle dans la salle d'attente d'une clinique il y a quelques années. Dans l'intervalle, il a fait fortune dans l'assurance (Groupe Optimum) et il essaie aujourd'hui de prendre une retraite graduelle. Il m'envie clairement d'avoir pu tout lâcher d'un coup pour vivre à ma fantaisie. Nous passons une soirée agréable à échanger des souvenirs et des détails de nos carrières respectives, mais au fond nous avons assez peu en commun. Si nous nous revoyons, ce sera avec plaisir... mais presque certainement par accident.
Le lendemain mercredi, Gérard va prendre livraison des panneaux solaires et faire de petites courses avec Azur, puis nous reprenons la mer pour la courte traversée jusqu'à cet autre repaire de millionnaires, Saint-Barthélémy. Nous mouillons à la nuit tombante dans une jolie anse calme (mais assez encombrée, photo), avec l'intention de repartir pour la Martinique dès jeudi matin.
Nous décidons de rentrer d'une seule traite, ou avec une seule escale dans le sud de la Guadeloupe. Avec un vent de nord-ouest directement dans le nez, cela signifie faire du moteur sans interruption au moins jusqu'à Montserrat et passer une nuit, sinon deux, en mer.
Heureusement, le vent commence à tourner plus à l'ouest au large du caillou de Redonda, si bien que nous pouvons sortir les voiles, d'abord comme appoint, puis seules rendus au niveau de Montserrat que nous longeons cette fois par le côté au vent. Très bonne descente de nuit vers la Guadeloupe, puis calme plat dès que nous tombons sous le vent de la Soufrière, vers deux heures du matin. Le vent tombe en trente secondes de vingt à trois noeuds, je rentre (puisque c'est moi qui suis de quart) le génois tant bien que mal et relance les moteurs.
Gérard vient prendre le relais peu avant quatre heures, et je me réveille à sept heures quand nous mouillons à la marina de Rivière-Sens pour acheter du pain frais, des journaux, des billets de loto -- sait-on jamais? -- et des légumes. Nous relevons l'ancre tout de go, pour doubler les Saintes par l'Ouest et atteindre la Dominique peu après midi vendredi.
Navigation sans histoire, à moteur bien sûr, jusqu'au Cap Cachacrou, après lequel le vent assez costaud (15-20 noeuds) du Canal de la Dominique nous porte à bonne vitesse vers Saint-Pierrre, où nous prévoyons dormir ce soir. Mais sur le front de mer c'est la fiesta (célébration simultanée de l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage et de la Pentecôte), Azur est persuadée qu'elle n'arrivera jamais à dormir dans ce tintamarre et insiste pour que nous trouvions un mouillage plus paisible. Cela veut dire quatre heures de navigation supplémentaire, jusqu'à la Grande-Anse d'Arlet, où nous finissons par jeter l'ancre vers les 23 heures.
Réveil tardif samedi matin, plongée rafraîchissante dans les eaux de l'anse, puis retour vers le nord: nous avons décidé de marquer notre rentrée en Martinique par un bon repas dans un restaurant de l'Anse-Mitan, auquel au dernier moment nous décidons de convier nos copains Léna et Jean-Yves, qui vivent tout près et qui n'ont encore jamais vu le Bum chromé.
Nous prenons l'apéritif à bord avec eux, puis Gérard fait la navette avec l'annexe pour nous transporter près du Manureva, un joli resto assez chic du sud de la plage de l'Anse-Mitan, où nous sommes les seuls clients ce midi. Il vient nous y rejoindre, et la bouffe est tout ce que le Petit Fûté avait promis. Une cuisine de fruits de mer, mais peu traditionnelle: j'ai droit par exemple à une entrée "japonaise" de deux sushis, cinq sashimis de thon et une brochette de poulet yakiitori, le tout excellent, suivie d'un filet de loup de la Caraïbe nappé d'une sauce à la crème parfumée à l'aneth et accompagné d'une mousseline de racines créoles. Bon endroit pour une petite fête, d'autant plus que le décor ouvert sur la Baie de Fort-de-France est à la fois élégant et décontracté.
Après des desserts somptueux arrosés de vieux rhum, ne reste plus qu'à reprendre la route pour retrouver en début de soirée notre ponton du Marin. Bière et sympathique conversation dans le cockpit avec un vieux copain de Gérard venu nous accueillir avec sa copine, puis bonne nuit tout le monde.
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