11 octobre 2007

L'après-Dean

(10/10/2007) Il semble bien que la saison des tempêtes va se terminer sous la pluie en Martinique. Depuis deux jours, nous sommes sous la douche : une série d’averses violentes et soudaines, de nuit comme de jour. Et à peine un rayon de soleil de temps à autre.
Pourtant, il faisait plutôt beau lorsque nous sommes arrivés de Paris par Air Caraïbes en fin de semaine, après une traversée un peu secouée mais confortable : bons menus créoles (meilleurs que sur Air France, qu’on se le dise!), ti’punch et champagne à volonté et service chaleureux. Une autre bonne surprise nos attend à bord du Bum chromé, le skipper Gérard et la précieuse Sainte-Lucienne Henrietta ont soigneusement rangé toutes nos affaires, c’est presque comme si nous n’étions jamais partis – malgré trois grands mois d’absence.
Première activité à l’ordre du jour, sitôt le décalage horaire un peu résorbé, un joyeux plongeon dans les eaux calmes et chaudes de la plage de Sainte-Anne, suivi d’un bon repas de crabes farcis et de poisson grillé au Touloulou. Et on a remis ça le lendemain à l’Anse Michel, dont la plage bondée de monde était pourtant un peu triste. Dans cette zone extrême-sud de la côte Atlantique, l’ouragan Dean a sérieusement fait des siennes : arbres cassés ou déracinés, végétation complètement chamboulée, débris de toutes sortes flottant pas loin du bord, un bon mois et demi après l’événement.
Hier, nous sommes allés faire des courses en banlieue de Fort-de-France, et nous avons pu constater d’autres dégâts causés par Dean : champs de banane désolés, à peine percés ici et là de chicots jaunis, église de Rivière-Salée entièrement dépouillée de son toit et d’une partie de ses murs, ateliers et usines à moitié démolis et pancartes arrachées tout au long de la route du Lamentin. Il n’y a que la canne qui survit avec une vigueur impressionnante : des champs verts et bleus à perte de vue du côté de Génipa… Au moins, nous ne manquerons pas de rhum!
Heureusement, il y a des choses qui ne changent pas trop: nous voisins sont toujours le Mayamamba devant (l'ancien cata du tennisman Yannick Noah, qui appartient maintenant à un Niçois) et l'Escampette de l'autre côté du ponton. Malheureusement, celle-ci est déserte, Nino, Lila et leurs parents ayant déménagé dans leur nouvelle maison du Diamant.
Mais nos autres voisines les aigrettes blanches, elles, sont toujours là, même si leur coin favori de la mangrove a été pas mal massacré par l'ouragan. Cela les a forcées à changer un peu leurs habitudes, mais elles continuent à arriver au soleil couchant, quoique en ordre plus dispersé, et à repartir au lever du soleil le lendemain (photo).
Jacinthe-la-Québécoise, marin-cuisinier et ancienne partenaire de bord de Gérard sur les charters, a été victime d’un vol à bord de son petit voilier mouillé au Marin, quelques jours avant l’ouragan, pendant qu’elle rendait visite à sa mère à Sherbrooke. Secouée mais indomptable, elle rebondit, pleine de projets artisanaux et de jolis batiks…

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