11 octobre 2007

Paris en automne

(4/10/2007) Une courte escale à Paris en route vers Fort-de-France. Cette fois, nous avons moins de chance avec notre hôtel. Celui que nous avions tant apprécié la dernière fois, dans le 16e, n’a pas de chambre libre; nous nous rabattons sur une recommandation du Michelin, un quatre-étoiles joliment aménagé dans un ensemble de maisons autour d’une grande cour intérieure non loin de la Bastille.
Malheureusement, la première impression est trompeuse. Autant le hall d’entrée et la cour sont élégants, autant la chambre qu’on nous refile, quoique très design, est petite et sombre, la salle de bain minuscule. Et le lit double « normal » n’est vraiment pas à notre mesure. Il faut nous battre becs et ongles pour qu’on nous donne enfin quelque chose de plus potable; et si nous y parvenons, c’est grâce à l’aide du chasseur qui avait apporté nos bagages et qui bouscule vaillamment un personnel de réception clairement pas intéressé. Une déception qui sera confirmée par nos tractations des trois jours suivants : Internet cher et erratique, fins de non recevoir à des demandes pourtant assez banales comme un oreiller plus confortable ou un carton pour emballer les livres et disques que nous expédions au vieux pirate Deschamps en Californie.
Heureusement, le temps est plutôt beau, le coiffeur de la rue de Longchamp peut nous prendre presque immédiatement – après un déjeûner somptueux au Passiflore tout proche. Et le lendemain matin, tandis qu’Azur passe voir ses copines Giselle et Mimine, je trouve facilement à Saint-Michel un assez bon stock de bouquins, en grande partie des polars, pour Deschamps. En plus de vieux Manchette, André Héléna, Léo Malet et cie, je lui prends les deux derniers Fred Vargas et surtout quelques Andrea Camilleri (si vous ne connaissez pas encore le commissaire Montalbano et son fief sicilien quelque peu mafieux de Vigata, vous ratez quelque chose!).
Autre surprise sympa, lorsque je passe du côté des Halles pour acheter des CD et DVD repiqués, le vendeur à qui j’explique que je les envoie à un copain malade aux USA m’en offre deux ou trois de plus « vous les lui donnez de notre part, avec nos vœux de santé »… Paris et les Parisiens trouvent toujours le tour de nous étonner, en bien comme en mal!
Pour le lunch, j’ai retrouvé avec grand plaisir, toujours dans le même quartier, le « Louchebem », ancien rendez-vous des bouchers qui venaient faire leurs emplettes aux Halles il y a quarante et cinquante ans. C’est le temple de l’os à moëlle et des superbes et gargantuesques pièces de viande : queue de filet de bœuf bien saignant pour moi, gigot d’agneau rosé aux flageolets pour Azur, aussi délectables l’un que l’autre arrosés d'un sérieux graves presque noir.
Je passe ensuite Boulevard Beaumarchais où niche le Cirque, super-comptoir pour fanas de la photo. Ils viennent de recevoir le premier exemplaire du reflex Sony A700, le modèle semi-pro qui succède à mon A100 quelque peu abîmé par les voyages en mer de la dernière année. Je suis incapable de résister, d'autant plus que les améliorations sont sérieuses, notamment en termes de robustesse et de résistance aux intempéries. Le prix est en conséquence (pas loin du double pour le seul boîtier nu), mais heureusement, Azur ne gueule pas trop fort.
Aujourd’hui, nous flânons du côté de Ménilmontant et de la colline du Télégraphe, pour redescendre ensuite vers Jourdain et un très agréable resto de quartier déniché dans le Routard. Le « Zéphyr » offre une décoration authentiquement1930 ornée de murales cubistes d’un émule de Braque, qui nous enchantent presque autant que le menu restreint mais excellent. Puis détour vers la Poste (pour l’envoi en Californie) et le retour à l’hôtel pour remballer nos bagages : demain, la Martinique!

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