(25/09/2007) Décidément, nous y prenons goût, au « Jardin des Sens ». Il y a deux semaines, j’y avais entraîné Azur presque contre son gré, pour fêter son anniversaire dans ce qui est incontestablement le plus chic et le meilleur (sans compter le plus cher) des restaurants de la région de Montpellier.
Le repas avait dépassé nos espérances, pourtant élevées : une cuisine magistrale où l’imagination, quoique très présente, ne prend jamais le pas sur la vérité des produits et des ingrédients – contrairement à plusieurs autres « grands restaurants » que nous pourrions nommer –, encadrée d’un service impeccable mais sans prétentions, dans un décor inimitable : un pavillon entièrement vitré descendant en larges gradins vers un élégant jardin paysagé.
De sorte qu’à peine de retour à la maison, Azur avait déjà décidé : « On va y retourner au moins une fois avant le départ aux Antilles »… et bien sûr elle cherchait déjà qui inviter à partager notre plaisir! La réponse était toute trouvée, nos amis néo-Marseillais les Savonet, que nous n’avions pas vus depuis presque un an. Ils ont donc débarqué ce midi à Montpellier avec leur fille Agathe, m’apportant deux bouteilles de précieux nectar artisanal trouvées à la Maison du Pastis sur le Vieux-Port : un Ramazotti originaire de Corse et un Boyer Émeraude provenant de la maison "Abbé Jean Boyer", à St-Geours de Maremne, et parfumé entre autres des épices et herbes suivantes: safran, cannelle, capucine, fleurs de sureau, muscade, prêle, genièvre, immortelle, coriandre...
Nous insistons, malgré les réflexes automobilistes de Jacqueline, pour nous rendre au resto par le tram, ça fait partie du charme de la découverte. En effet, le Jardin des Sens niche (très) discrètement à cent pas d’une station de tramway sur un coin de rue de semi-banlieue, dans une maison aux murs quasi aveugles, toute tournée vers l’intérieur presque à la manière d’un riyad marocain. Un endroit dont l’apparente banalité vous pousse à vous dire dans un premier temps : « C’est ça, le Jardin des Sens ? », jusqu’à ce que, la porte de verre franchie, vous tombiez sous l’inévitable enchantement.
La deuxième visite est tout aussi réussie que la première, cette fois sous le signe du homard breton décliné à diverses sauces. Jacqueline est d'abord enchantée par le cadre avant même de plonger dans l'assiette, Bernard savoure le tout en gourmet qu’il est, et la jeune Agathe, d’abord un peu éberluée par toute cette opulence, fait bientôt honneur à ses gènes épicuriens. D'Azur et moi, mieux vaut ne pas parler... Retour à la maison par le tram (sans protestation de qui que ce soit, cette fois) et bonne petite sieste, Bernard et moi sur la terrasse, les femmes à l’intérieur.
Dans l'intervalle entre ces deux banquets, nous sommes passés à Palavas-les-Flots dire bonjour à nos copains Pascal et Yvelyne (anciens patrons du resto l'Arboisie, hélas fermé), et comme c'était un dimanche d'août, nous nous sommes beaucoup amusés à regarder une de ces joutes nautiques traditionnelles dont Palavas et Sète sont les capitales officieuses.
Il s'agit d'un sport qui remonte sans doute au Moyen-âge: le long d'un canal, deux barques à rames (ou parfois à moteur) s'élancent une contre l'autre, chacune portant sur une plate-forme à l'avant un "chevalier" équipé d'un pavois -- bouclier de bois -- et d'une lance, l'objectif étant de faire basculer le champion de l'autre bateau dans l'eau du canal. Donc, quelques bonnes trempettes, pas mal d'éclaboussures, un public bon enfant de part et d'autre du canal et, sur une tribune officielle, un panel de juges qui prennent leur rôle très au sérieux.
Nous avons aussi commencé à nous passionner, comme pas mal de Français, pour la Coupe du monde de rugby, dont une partie des matches se tiennent à Montpellier, qui est aussi le lieu de résidence et d'entraînement de l'équipe australienne, une des favorites du tournoi. Et comme les Australiens sont de joyeux fêtards d'un tempérament généralement bon enfant, ils n'ont pas tardé à se faire des copains languedociens (Montpellier est une ville de fanas du rugby bien plus que du football). Cela met pas mal d'ambiance sur la Place de la Comédie et dans tous les bars de la région...
1 commentaire:
C'est vrai que c'était fameux et que nous avons bien apprécié ce moment avec nos "chums" québécois. Beau décor, cuisine somptueuse, service fastueux!
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