Rien de bien sensationnel au retour de Trinidad, sauf la neige... qui était vraiment au rendez-vous! De fait, je m'étais plus ou moins promis de laisser le blogue en somnolence pendant un bout de temps, ne prévoyant pas avoir grand-chose à conter depuis Montréal. C'était compter sans les folies d'un début d'hiver hors normes. En une douzaine de jours depuis l'arrivée de Trinidad, nous avons eu droit à deux grosses "bordées" d'au moins 30 cm, sans compter de petites chutes de 3 à 5 cm tous les deux jours ou presque. Un peu "tannant" pour nous qui avions perdu le tour de marcher sur ces surfaces glissantes, mais superbe sous tous les autres aspects: le manteau d'une blancheur éclatante qui couvrait la ville avait à peine le temps de de salir un peu qu'il était aussitôt rafraîchi d'une pellicule immaculée, la circulation était ralentie pratiquement au pas d'une voiture à cheval d'antan, et les soirées étaient enveloppées d'un linceul de silence ouaté, propice à des nuits sans rêve -- sauf lorsque la voirie décidait de dégager les rues à trois heures du matin, précise Azur qui a le sommeil plus léger.
Après une semaine de sorties obligées dans les restos trinidadiens, il était normal que nous ayons le goût de bouffer à la maison, souvent en robe de chambre. La plupart du temps, c'était du Québécois "pure laine" genre saucisses, petits pois et purée, steak avec pommes de terre au four et choux de bruxelles, pâtes à l'huile et à l'ail, éperlans enfarinés sautés au beurre avec pommes vapeur, et ainsi de suite. Ce qui ne nous a pas empêchés d'entrecouper ces intermèdes domestiques d'une petite tournée de nos tables montréalaises favorites: l'italien Latini pour son prosciutto et mangue et son risotto aux fruits de mer et champignons, le portugais Ferreira pour son incroyable morue noire au porto et sa crème brûlée, et le franco-québécois Nantua pour ce classique mais inégalable saumon sauce hollandaise. On se garde en réserve le grec Milos et sa pieuvre fondante pour célébrer quelque chose un de ces prochains jours...
Aujourd'hui, nous devions aller chez Marie et Jean déguster la fameuse paella du beau-frère, mais comme la météo s'annonçait impraticable (surtout face à leurs deux étages d'escaliers abrupts, en bonne partie dehors), changement de programme: c'est nous qui les avons invités hier au restaurant, un autre portugais plus traditionnel mais tout aussi recommandable, la Casa Minhota du boul. Saint-Laurent. Aucun regret: les sardines grillées, le bacalhao façon Minhota, le porc aux palourdes et la seiche dans son ancre étaient bien au rendez-vous, complétés par des "flans" (crèmes renversées maison) moelleux et de ces cafés onctueux dont les portugais ont gardé le secret, surtout renforcés par un conhac de derrière les fagots que nous a déniché le patron. Jean nous a autographié un exemplaire de son récent et fascinant album d'affiches socio-politiques québécoises, Marie nous a offert un intéressant pastis artisanal, nous avons répliqué avec quelques souvenirs de voyage (dont un instrument à cordes russes dont j'oublie le nom) et nous avons passé trois belles heures à deviser de tout et de rien.
05 janvier 2008
16 décembre 2007
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