25 octobre 2016

Une belle histoire belge!

Les élus wallons ont très bien saisi l'importance de l'enjeu du CETA et notamment le danger d'une adoption rapide et superficielle de l'accord face à la prochaine étape, bien plus importante, celle de l'entente de libre échange qui doit lier l'Union européenne aux États-Unis dans l'avenir prochain. Deuxièmement, ils ont compris la leçon de la crise grecque, qui a montré qu'un petit pays ne peut en aucun cas faire confiance au fair-play des Eurocrates, mais doit tirer sans états d'âme le meilleur parti de sa position de force alors qu'elle existe. Il faut garder à l'oeil cette situation, pour voir par quels moyens peu démocratiques l'Union va tenter de forcer la main des Wallons, comme elle l'a fait en 2009 pour les Irlandais et en 2015 pour les Hellènes.
Par exemple: «Le chef de file des libéraux et démocrates au Parlement européen, Guy Verhofstadt (Open VLD/ADLE), a estimé mardi que le Conseil commerce du 11 novembre prochain pourrait revenir sur la proposition de la Commission européenne de faire du CETA un ’accord non-mixte’, pour le considérer comme relevant de la compétence exclusive de l’UE.» (Le Soir de Bruxelles)
Cette approche retirerait aux Wallons (et à toute autre instance démocratique des 28) tout pouvoir d'intervention dans le contenu de l'accord. Dans l'esprit de la plupart des Eurodirigeants, cette intervention dans le débat de l'ancien premier ministre belge est le fait d'un «grand Européen». Hélas. Ce qu'il propose est «logique» en ce sens que c'est dans la droite ligne de ce que l'Europe a fait depuis onze ans en réponse aux référendums français, hollandais, irlandais et grec: le bien des peuples, ça passe nécessairement par le mépris des peuples. Le dernier résultat de cette stratégie, évidemment, c'est le Brexit... en attendant la suite.
J'espère aussi qu'on a bien perçu la réaction négative du gouvernement Trudeau face aux Wallons qui défendent dignement leurs intérêts socio-économiques et leurs droits démocratiques. Cela nous donne une bonne idée de ce que sera l'attitude du Canada le jour où ce sera le Québec qui se retrouvera dans la position de la Wallonie. Tous les Québécois qui ont voté il y a un an pour Justin Trudeau comme étant un "moindre mal" devraient en prendre note.

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