07 février 2007

Guadeloupe, retour agité

(4/01/2007) Avant-hier, même opération avec Evelyne et une copine qu'elle amène de son village de Goyave. Mais avant, un épisode pas piqué des vers. Lorsque nous voulons sortir sur le cockpit pour un paisible petitdéj vers les 8h, impossible: un essaim furieux de guêpes (ou d'abeilles? on n'a pas sorti la loupe pour vérifier) nous barre le chemin. Elles sont au moins une soixantaine, et n'ont pas la moindre intention de se laisser intimider par nos "Ouste!" et nos chasse-mouche improvisés, auxquels elles répliquent par des piqués meurtriers. Ça fait penser aux "Oiseaux" de papa Hitchcock. Claro! Ce sont les traces de miel et de confiture d'hier, que nous n'avions pas bien nettoyées de la table de cockpit, qui les ont attirées. Il faut une véritable bataille rangée, avec comme arme principale le boyau d'arrosage à pleine puissance, pour leur faire lâcher prise.
Sur les entrefaites arrivent nos invitées. Cette fois, pas de mal de mer, donc virée à voile dans le Petit Cul-de-Sac et brunch prolongé et bien arrosé avant de rentrer à Bas-du-Fort.
C'est le 3 que les choses se gâtent. On appareille tout guillerets de la Guadeloupe vers la Martinique en fin de matinée. Déjà, au large des Saintes, ça brasse pas mal plus qu'à l'aller. Mais le vent est bon, on avance bien, et on se dit qu'une fois à l'abri de la Dominique, on aura un bon répit.
C'est vrai mais ça ne dure pas. À la tombée de la nuit, nous nous engageons dans le Canal de la Dominique, et aussitôt le Bum chromé se prend pour un tambour gros-ka: la houle courte et féroce tape de plein fouet sur les coques et le dessous du carré, causant des soubresauts et un vacarme difficiles à supporter. Suivent deux heures de véritable calvaire. Nous qui nous croyions aguerris après trois semaines d'Atlantique devons nous réfugier honteusement dans notre cabine, où la vague nous secoue comme de vieilles patates!
Enfin, vers les 21h30, on pénètre dans l'"abri" de la côte caraïbe martiniquaise. Illusion. Le vent est toujours aussi fort, la houle toujours aussi hachée. C'est seulement peu avant minuit,en entrant dans le noir au mouillage de saint-Pierre -- et encore! --, que les choses se calment un peu.
Nuit inconfortable: même si c'est plutôt paisible, nous demeurons sous le coup des chocs de la traversée, dont la mémoire nous réveille périodiquement. Il faut un bon petitdéj fourni par Gérard (qui s'est offert pour la corvée de marché à terre) pour nous remettre à peu près en bon état.
On rentre au Marin par petites étapes, tout au long d'une longue journée.

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