Nous avions prévu un Noël à saveur typiquement locale pour ces premières Fêtes de fin d'année passées à Montpellier: Messe de Minuit traditionnelle chantée en occitan, visite des crèches de santons, réveillon dans une auberge de la région, etc. Mais c'était compter sans la fatigue résiduelle du voyage en Afrique et l'attrait presque irrésistible de notre nid douillet de Port Marianne.
À cela s'ajoutaient des problèmes pratico-pratiques de divers ordres. Tout d'abord, impossible de faire réparer le Macbook "voyageur" rapidement, encore plus de faire débloquer nos iPhones pour utilisation avec les puces Orange. Dans le premier cas, le concessionnaire Apple était débordé de demandes d'entretien et n'osait rien promettre; dans le second, Apple et France Telecom se renvoyaient astucieusement la balle quant à la responsabilité, lorsqu'ils ne l'expédiaient pas outre-Atlantique chez Rogers (qui refusait bien sûr d'exécuter l'opération, surtout à distance). Enfin, une expédition à l'autre bout de la ville chez un bidouilleur marocain recommandé en cachette par un technicien d'Orange n'a rien donné: il n'avait pas encore le matériel ou les codes qu'il fallait pour tromper le "firmware" de nos téléphones dernier cri.
De plus, nos robinets de cuisine et de salle de bain faisaient des leurs, ainsi que le lave-vaisselle; j'ai perdu mon temps à tenter de dénicher un plombier capable d'une intervention rapide à ce moment de l'année. J'aurais sans doute dû aller en chercher un à Varsovie, ça aurait été plus efficace (allusion au thème du "plombier polonais" disponible et pas cher, récurrent ici dans la campagne présidentielle de l'an dernier).
Si bien que la période préparatoire aux Fêtes a été bouffée par ces trivialités sans que nous nous en rendions vraiment compte; nous nous sommes résignés à un réveillon "sans cuisiner" à la maison et à une Messe de Minuit à la télé. Donc le 23, nous sommes partis à la Foire de Noël tenue sur la Place de la Comédie, pour y dénicher quelques décorations de circonstance, du foie gras, du fromage, du champagne (Azur ayant décidé de braver ses difficultés de digestion dans ce domaine) et quelques alcools artisanaux.
En faisant nos achats au fil des nombreux kiosques animés et pittoresques, nous avons croisé le copain guitariste Fethi, à qui il a évidemment fallu, bière à l'appui, conter notre expédition africaine en long et en large, puis une vieille connaissance béké originaire de Martinique mais installé ici, Jean, fermement décidé à se faire inviter sur le Bum chromé l'an prochain (on verra?).
Malgré les contretemps, le réveillon a répondu à toutes les attentes, autour d'un plantureux plateau d'huîtres de Bouzigues et d'un Dom Ruinart rosé '98 -- qui s'est laissé digérer sans douleur --, complété par un superbe roquefort et des marrons glacés arrosés d'un tokay "5 puttyonos" au fabuleux parfum. Quant à la Messe, autant avouer que nous nous sommes vite lassés de la seule disponible à la télé, celle du Vatican. Dire qu'avec un peu de chance et de courage, nous aurions pu en entendre une "live" dans une jolie chapelle du Vieux Montpellier!
Tant pis, nous nous sommes consolés en écoutant de jolies musiques et en relisant les multiples messages de voeux arrivant par courriel de tous les coins de la planète, y compris un du Japon: c'était notre vieille connaissance Jimmy Yoshino, le fana des croisières Seabourn. Nous étions par ailleurs ragaillardis par la joyeuse perspective d'un Jour de l'An qui sera célébré en avalant les douze grains de raisin sur la Plaza de Catalunya de Barcelone. Décision de dernière minute prise dans une enthousiaste unanimité, Bums chromés obligent!
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