27 août 2007

De Sarkozy à Ste-Lucie

(18/06/2007) Entre partie de pêche à Sainte-Lucie et péripéties électorales, les dix derniers jours ont été aussi actifs et mouvementés que les précédents avaient été calmes.
Nous avions depuis longtemps promis cette excursion «anglaise» à notre vieux copain Raymond Marie du Marin, celui qui nous avait présenté le skipper Gérard, ainsi qu'à son beau-frère Pierrot, qui nous avait été d'un précieux secours dans les dédales administratifs de la douane DOM-TOMienne il y a quelques mois.
Mais comme Raymond (chaud partisan du leader indépendantiste Alfred Marie-Jeanne) doit agir comme assesseur et inspecteur des polls pendant la journée électorale – samedi dans territoires d'Outremer –, pas question de partir avant dimanche matin. Samedi soir, les premiers résultats indiquent que les DOM, contrairement à ce qu'on prévoit pour la Métropole, penchent vers la gauche.
Le lendemain matin, on décroche le câble de l'antenne-télé (une nouvelle routine à laquelle il faut nous habituer), on largue les amarres et on pique vers le sud. Une bonne petite brise nous emporte vers Sainte-Lucie, où le mouillage de Rodney Bay que nous atteignons vers 14h se prête à un bon barbecue arrosé de rhum paille et de rosé.
La sieste est suivie d'une première session de pêche au nord de la baie, au coucher du soleil. Sans le moindre résultat, il faut l'avouer, malgré tous les savants préparatifs de Pierrot et les conseils avisés de Gérard. Et, bien sûr, une dose judicieusement mesurée de ti-punchs.
De plus, l'écoute de la radio nous apprend que le redouté «tsunami bleu» sarkozyste aux législatives semble bien en voie de se matérialiser: plus de cent élus au premier tour, contre un seul pour les socialistes. Verts, gauchistes et bayrouistes sont, dit-on, sur le point de s'ajouter à la liste des baleines, bébés phoques et autres espèces en voie de disparition.
Au matin, les esprits sont un peu plus joyeux et les lignes relancées avec optimisme dans le renommé « garde-manger » sous le rocher de Pigeon Island. En vain. Pas la moindre touche. En désespoir de cause, on pique une tête à l'eau puis Gérard, Raymond et moi partons en annexe pour la marina voisine. Azur se repose et met un peu d'ordre, Pierrot-le-Pêcheur s'acharne à relancer ses lignes dans une mer totalement non-coopérative.
À terre, une fois les formalités expédiées dans une bonne humeur qui tranche avec l'esprit tâtillon des fonctionnaires de Nevis et St. Kitts, nous nous embarquons dans un des multiples taxis-pays qui semblent se suivre à la queue-leu-leu sur la route de la capitale, Castries.
Celle-ci n'a pas grand monument à montrer (elle a été détruite une «kalté» de fois par des ouragans, incendies et autres séismes), mais son animation et le caractère bon enfant de sa population, qui parle au moins autant «kwéyol» qu'anglais, la rendent sympathique. Nous prenons le frais un instant dans la cathédrale catholique à la voûte et aux vitraux superbes, prenons une bière locale debout au comptoir d'un des multiples petits bars qui parsèment le marché, achetons deux ou trois trucs en paille (il nous fallait notamment un panier à pain) puis reprenons un taxi-pays pour le retour vers Rodney Bay.
À défaut du poisson pêché par nos éminents experts, nous improvisons un repas avec de la bouffe que nous avions emportée «au cas où». Puis c'est la sieste (photo de nos pêcheurs en action!) et la rentrée, toujours à voile mais assez tranquille, vers la Martinique.

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