23 juillet 2008

5 juillet 2008

Le retour en train de Toulouse à Montpellier s'est fait en douceur, en moins de deux heures dans un compartiment Corail partagé avec un type assez sympathique. À l'arrivée, Ingrid avait mis la maison en ordre, en plus de remplir le frigo. Heureusement que nous l'avons.
Nous passons les deux premiers jours à la maison à récupérer. Même si la semaine de vagabondage sur les petites routes du Languedoc avec Marie et Jean a été merveilleuse, c'était quand même assez fatigant pour les deux vieux croûtons que nous devenons.
À Toulouse, nous étions logés au Clos des Potiers, un bel hôtel particulier transformé en auberge de charme par un gentil couple d'antiquaires -- une trouvaille de ma soeur Marie, grâce à l'Internet. Et comme il est situé sur une petite rue calme entre le Grand Rond et le Capitole, c'était idéal comme point d'ancrage pour visiter la ville.
Pendant que Marie et Jean partaient à pied de leur côté, nous nous sommes attablés Chez Authié, un magnifique vieux bistro face à la Halle aux Grains (devenue salle de concert célèbre). Le patron, à qui nous demandions un taxi, nous a déniché une formule fabuleuse: un taxi touristique qui, pour un forfait tout à fait raisonnable, nous a baladés pendant deux heures à travers le Vieux Toulouse, nous laissant descendre et visiter les monuments et les places à notre gré et à notre rythme. En plus de ses explications de vive voix, il avait un CD de textes descriptifs sur fond de musique médiévale, qu'on pouvait interrompre ou relancer à volonté.
Nous avons évidemment eu droit au Capitole, à Saint-Sernin, à la Grave et aux bords de la Garonne et même à une vue du nouveau géant Airbus A-380 sur le terrain d'EADS en banlieue. Surtout, j'ai passé un bon vingt minutes au splendide monastère des Jacobins, dont j'avais gardé le meilleur souvenir d'une première visite il y a 25 ans.
Retrouvailles avec Marie et Jean Place Jeanne-d'Arc, près de laquelle nous avons mangé dans un restaurant chaudement recommandé, mais au fond assez décevant, le Colombier. Ce sont surtout Marie et Jean qui sont déçus, car ils avaient attendu jusqu'ici pour goûter au fameux cassoulet toulousain... or celui que j'avais mangé dans une auberge de bord de route à Sant-Ferréol la veille était bien supérieur!
Le lendemain matin, petit déjeuner d'adieu: nos chauffeurs mettent le cap sur l'Espagne à travers les Pyrénées, guidés par le fidèle (enfin, espérons-le) Fantasio, notre GPS passe-partout.
Nous remontons la rue des Potiers pour un café Chez Authié, où nous attend une autre bonne surprise: accoudé au comptoir avec le patron, un musicien montréalais installé à Toulouse avec sa femme peintre et ses enfants depuis une dizaine d'années. Sylvain Picard joue du tuba dans l'Orchestre du Capitole, un des plus grands orchestres de province de France et probablement d'Europe. Nous lui donnons des nouvelles de Montréal (où nous avons plusieurs connaissances communes) au-dessus d'une bonne bière blanche.
Retour aux Jacobins, dans le réfectoire desquels se tient une originale exposition sur la science arabe et son influence sur la pensée européenne. Instruments scientifiques et astronomiques, traités de médecine, de chimie et de mathématiques, maquettes de machines et d'automates, animations, nous passons là une heure fascinante qui conforte Azur dans sa conviction que les Occidentaux sont loin d'avoir tout inventé... mais qu'ils ont été les meilleurs pirates d'idées et de copyrights de l'histoire humaine!
Avant de reprendre le train pour Montpellier, lunch simple et délicieux dans un petit resto sans prétention mais astucieusement décoré d'objets et de jouets enfantins qui illustrent bien le concept incarné par son nom, "la Madeleine de Proust". Une vraie trouvaille.

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