07 juin 2016

Campagne de casseroles

Le grand patron des Républicains Paul Ryan fait le grand écart en direct ce matin sur CNN; il se voit obligé de condamner les déclarations de Trump sur le «juge mexicain»... tout en continuant à le soutenir comme «le meilleur candidat» (comme on dirait en anglais: "He's a racist, but he's OUR racist!"). La «campagne des casseroles» est déjà en marche: non pas les idées et les principes de Clinton contre ceux de Trump, mais les indiscrétions, les maladresses et les compromissions avec Wall Street de la première contre les filouteries, les banqueroutes et le racisme du second. Et ça ne fait que commencer.
Parallèlement, bon nombre de médias de droite comme de centre-gauche se dépêchent de proclamer que Mme Clinton «a verrouillé» la nomination comme candidate des Démocrates à la Présidence, juste avant que les électeurs d'une demi-douzaine d'États n'aillent voter dans les dernières primaires. C'est une sorte d'alliance contre nature entre les partisans de Clinton et ceux de Trump, qui pour des raisons opposées veulent absolument se débarrasser de l'encombrant Bernie Sanders. Les premiers parce qu'il fait de l'ombrage à leur candidate, les seconds parce qu'ils ont bien compris qu'ils ont tout avantage à ce que leur chouchou Républicain, très vulnérable, affronte  une rivale aussi critiquable et critiquée que lui, alors que l'électron libre socialo-démocrate serait un adversaire autrement coriace.
Nous risquons donc fort d'assister à une campagne où les «grands thèmes» seront pour un camp:
 • les indiscrétions stupides d'Hillary dans ses e-mails non codés;
 • ses discours secrets et richement payés devant la crème de Wall Street;
 • ses gaffes de va-t-en-guerre avant et pendant sa période comme Secrétaire d'État;
et pour l'autre camp:
 • le racisme et le machisme flagrants du blond et rose Donald;
 • ses multiples faillites aux allures de banqueroutes;
 • les accusations bien documentées de fraude contre sa Trump University... qui n'en est pas une.
Ces savoureux et sulfureux potins vont occulter plus ou moins complètement au cours des prochains mois des sujets «mineurs» comme le rôle des USA dans le monde, l'évolution de l'économie, l'environnement, le sort de la classe moyenne, l'immigration et le sort des réfugiés...
Ça promet!

1 commentaire:

Unknown a dit...

Je suis convaincu qu'en cas de lutte Sanders-Trump, il y aurait eu une lutte à trois avec un milliardaire.
Michel Gallay