Mercredi matin, Pape le Jeune revient nous cueillir à l'hôtel pour nous amener faire quelques courses à la librairie française (Quatre-Vents, elle existait déjà quand je travaillais ici dans les années 1980) et du côté du Marché Sandaga, qui a pris une extension dépassant de loin l'ampleur déjà impressionnante dont je me souvenais. Il y règne une cohue telle que nous filons tout droit sans nous arrêter.
Nous en profitons pour revisiter certains coins typiques, notamment les alentours du vieux marché Kermel et le quartier de la Cathédrale catholique, où j'ai habité quelques semaines jadis à l'Hôtel du Plateau.Une halte prometteuse au café La Palmeraie, avenue Georges-Pompidou, tourne à la déception: ce qui était jadis le meilleur pâtissier-glacier artisanal du Sénégal, mené de main de maître par un Belge formé à Paris chez Berthillon et par sa femme québécoise (une fille de Pointe-aux-Trembles, chaleureuse et dynamique), a été vendu et s'est mué en une brasserie-pizzeria pas désagréable, mais sans originalité.
En nous dirigeant vers le quartier excentrique de Ngor où habite Pape, nous faisons un crochet par le souk des artisans de Soumbédioune, où je me laisse convaincre d'acheter deux boubous sénégalais de belle qualité (Azur se contente d'un seul) avant de parvenir à m'arracher aux dizaines d'autres vendeurs qui tentent avec une insistance exagérée de nous faire entrer dans chacune de leurs petites échoppes sombres et trop fournies. Même moi, qui savais à quoi m'attendre, j'en sors agacé.
Heureusement, le lunch et l'après-midi chez Pape et Oumou compenseront plus que largement pour ces deux expériences médiocres.
Notre vieil ami habite maintenant une grande maison neuve de deux étages en plein coeur de Ngor, à quelques centaines de mètres de la plage. D'un côté de la rue étroite et non pavée, une rangée de résidences bourgeoises à étages, flanquées de petits jardins abondamment fleuris, comme la sienne. De l'autre, des cahutes de parpaings non peints, couvertes de toits de tôle ondulée maintenus en place tant bien que mal par des pierres ou des briques, dans les courettes desquelles des enfants criards nourrissent quelques poules et chèvres. Un contraste fréquent à Dakar, où bon nombre de quartiers font avoisiner la pauvreté, presque la misère, avec un confort parfois un peu gênant.
Oumou nous accueille chaudement et nous installe dans un joli petit salon en contrebas de la salle à dîner, où elle nous offre une eau minérale en attendant le retour de Pape du bureau. Parallèlement, une nièce dresse la table pour quatre; comme nous sommes des hôtes de prestige, le reste de la famille mangera à part dans une pièce voisine.
L'arrivée du maître de maison donne lieu à un vif débat: il insiste, secondé par sa femme, pour que nous buvions du vin, nous nous efforçons de refuser par égard pour leurs convictions religieuses. Il finit par l'emporter et nous partons lui et moi acheter une assez bonne bouteille de beaujolais-village au supermarché le plus proche. Pendant notre absence, Oumou a apporté les plats: riz au poisson (tiéboudienne) traditionnel, suivi de viande de mouton et de légumes bouillis. Le tout délicieux, complété par un panier de fruits.
Après ce repas copieux et prolongé, c'est le défilé des trois enfants du couple et de quelques neveux et cousins -- la famille élargie est ici une réalité incontournable -- pour nous serrer la main. Puis nous grimpons trois escaliers jusqu'à une grande terrasse aménagée sur le toit. Une partie est recouverte d'un auvent sous lequel de vastes divans et fauteuils nous tendent les bras autour d'une table basse.
Heureusement, le lunch et l'après-midi chez Pape et Oumou compenseront plus que largement pour ces deux expériences médiocres.
Notre vieil ami habite maintenant une grande maison neuve de deux étages en plein coeur de Ngor, à quelques centaines de mètres de la plage. D'un côté de la rue étroite et non pavée, une rangée de résidences bourgeoises à étages, flanquées de petits jardins abondamment fleuris, comme la sienne. De l'autre, des cahutes de parpaings non peints, couvertes de toits de tôle ondulée maintenus en place tant bien que mal par des pierres ou des briques, dans les courettes desquelles des enfants criards nourrissent quelques poules et chèvres. Un contraste fréquent à Dakar, où bon nombre de quartiers font avoisiner la pauvreté, presque la misère, avec un confort parfois un peu gênant.
Oumou nous accueille chaudement et nous installe dans un joli petit salon en contrebas de la salle à dîner, où elle nous offre une eau minérale en attendant le retour de Pape du bureau. Parallèlement, une nièce dresse la table pour quatre; comme nous sommes des hôtes de prestige, le reste de la famille mangera à part dans une pièce voisine.
L'arrivée du maître de maison donne lieu à un vif débat: il insiste, secondé par sa femme, pour que nous buvions du vin, nous nous efforçons de refuser par égard pour leurs convictions religieuses. Il finit par l'emporter et nous partons lui et moi acheter une assez bonne bouteille de beaujolais-village au supermarché le plus proche. Pendant notre absence, Oumou a apporté les plats: riz au poisson (tiéboudienne) traditionnel, suivi de viande de mouton et de légumes bouillis. Le tout délicieux, complété par un panier de fruits.
Après ce repas copieux et prolongé, c'est le défilé des trois enfants du couple et de quelques neveux et cousins -- la famille élargie est ici une réalité incontournable -- pour nous serrer la main. Puis nous grimpons trois escaliers jusqu'à une grande terrasse aménagée sur le toit. Une partie est recouverte d'un auvent sous lequel de vastes divans et fauteuils nous tendent les bras autour d'une table basse.
C'est là que se déroule la cérémonie du thé à la menthe en trois étapes, chère à Pape comme à la plupart des Sénégalais, agrémentée d'une conversation à bâtons rompus qui se poursuivra jusqu'au coucher du soleil.
Les jours suivants, nous nous baladons en voiture et en taxi à Dakar et dans la région immédiate, effectuons quelques courses, et passons une joyeuse demi-journée sur la belle plage de Ngor, presque déserte en ce vendredi. Je me baigne, Azur non; il est vrai que l'eau à cette période l'année est relativement fraîche (pour le Sénégal, soit environ 20 degrés). Suit un bon déjeuner de poisson à la Madrague, un resto qui existait déjà plus modestement dans les années 1980 et qui s'est agrandi en coquette auberge de tourisme avec une grande piscine face à la mer. Si attirante, en fait, que nous réservons immédiatement une chambre pour venir y passer nos derniers jours en Afrique: avantage supplémentaire, l'aéroport ne sera qu'à trois ou quatre kilomètres au moment du départ.
Samedi midi, notre dernier jour à l'hôtel Lagon, nous parcourons finalement les quelque cent pas qui nous séparent du restaurant du même nom. Il a beaucoup changé depuis ma dernière visite en compagnie de Magatte Diouf, frère de l'ancien président du pays (devenu président de la Francophonie), mais le principe demeure le même: une plate-forme au décor marin ultra confortable, luxueuse même, construite sur pilotis au-dessus de la mer, si bien que les repas y sont rythmés par le bruit des vagues qui se brisent sous nos pieds. Clientèle huppée composée surtout de gens d'affaires.
Je me contente d'un très bon poisson au four, mais Azur ne peut résister à l'attrait d'un immense plat de langouste grillée. Les deux bêtes qu'on lui sert font bien 800 grammes en tout et sont exactement à point, bien cuites mais encore tendres à l'intérieur. Je compte bien qu'elle va "caler" avant la fin et me laisser le reste de son plat. Crois-tu? Elle nettoie les quatre demi-carapaces jusqu'à la dernière particule de chair! Tintin, je suis.
Les jours suivants, nous nous baladons en voiture et en taxi à Dakar et dans la région immédiate, effectuons quelques courses, et passons une joyeuse demi-journée sur la belle plage de Ngor, presque déserte en ce vendredi. Je me baigne, Azur non; il est vrai que l'eau à cette période l'année est relativement fraîche (pour le Sénégal, soit environ 20 degrés). Suit un bon déjeuner de poisson à la Madrague, un resto qui existait déjà plus modestement dans les années 1980 et qui s'est agrandi en coquette auberge de tourisme avec une grande piscine face à la mer. Si attirante, en fait, que nous réservons immédiatement une chambre pour venir y passer nos derniers jours en Afrique: avantage supplémentaire, l'aéroport ne sera qu'à trois ou quatre kilomètres au moment du départ.
Samedi midi, notre dernier jour à l'hôtel Lagon, nous parcourons finalement les quelque cent pas qui nous séparent du restaurant du même nom. Il a beaucoup changé depuis ma dernière visite en compagnie de Magatte Diouf, frère de l'ancien président du pays (devenu président de la Francophonie), mais le principe demeure le même: une plate-forme au décor marin ultra confortable, luxueuse même, construite sur pilotis au-dessus de la mer, si bien que les repas y sont rythmés par le bruit des vagues qui se brisent sous nos pieds. Clientèle huppée composée surtout de gens d'affaires.
Je me contente d'un très bon poisson au four, mais Azur ne peut résister à l'attrait d'un immense plat de langouste grillée. Les deux bêtes qu'on lui sert font bien 800 grammes en tout et sont exactement à point, bien cuites mais encore tendres à l'intérieur. Je compte bien qu'elle va "caler" avant la fin et me laisser le reste de son plat. Crois-tu? Elle nettoie les quatre demi-carapaces jusqu'à la dernière particule de chair! Tintin, je suis.
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