Jeudi toujours, nous reprenons la piste vers le sud-est jusqu'à sa jonction avec la nationale qui descend vers Saint-Louis, où nous bifurquons vers Louga, autre capitale régionale. Un lunch "italien" dont il vaut mieux ne pas parler est suivi d'une assez longue étape jusqu'à Thiès. Là, le Massa-Massa, auberge dont on nous disait le plus grand bien, n'a pas de place pour la nuit. Après concertation avec Pape et Habib, nous décidons de poursuivre jusqu'au gros bourg de pêche de M'Bour dans l'espoir que le Tama Lodge (ou une autre auberge de moindre standing) pourra nous accueillir.
Pas de problème, le patron français du Tama (un sosie de Rex Harrison!) nous propose sa "suite royale". C'est, à l'étage au-dessus de la cuisine, une jolie chambre accolée à un immense salon rempli d'authentiques merveilles de la scupture africaine, certaines dignes de figurer dans un musée, et prolongée d'une presque aussi grande terrasse donnant sur la plage et la mer. Juste ce qu'il nous fallait au soir d'une longue et chaude journée de route!
Coup de chance supplémentaire, jeudi est la soirée africaine hebdomadaire. Au programme danse, tam-tam et lutte sénégalaise. Nous descendons en suivre la première partie depuis la salle à dîner abritée sous des paillottes et des cocotiers, puis remontons contempler le reste du haut de notre terrasse, avant de plonger dans un sommeil réparateur.
photo Tamtam
Vendredi matin, redépart pour le Siné-Saloum, région fluviale bordée de mangroves où nous passerons deux jours. Sur conseils du patron du Tama Lodge, nous réservons à l'aveugle au Souimanga Lodge de Fimela, une nouvelle mini-auberge dont nous n'avions jamais entendu parler car elle ne figure pas encore dans les guides.
Premier arrêt à Kaolack, ville natale de Pape, dont nous espérons rencontrer le papa nonagénaire. Pas de chance, il est parti dans le village assez éloigné de Toubakouta. Nous nous contentons donc d'un très bon repas de cuisine locale au Relais de Kaolack, en bordure du fleuve Saloum, avant de rebrousser chemin vers Fatick et le croisement qui nous mènera à Fimela.
Nous apercevons du coin de l'oeil un premier panneau publicitaire du Souimanga Lodge... pour nous rendre compte, quelques kilomètres plus loin, qu'il marquait effectivement le point de départ de la piste vers l'auberge. Il faut rebrousser chemin pour nous rendre compte que la quatre-quatre grise croisée en route était celle du patron qui nous attendait. Denis est un Français installé ici depuis deux ans par passion en partie pour les oiseaux, en partie pour une charmante Sénégalaise apparentée à l'ex-président Senghor, Fatou, qui anime et contrôle avec talent et efficacité la cuisine de leur hôtellerie.
Une fois les bagages déposés dans une jolie case coiffée de paille et précédée d'une terrasse donnant directement sur la mangrove et le fleuve, nous revenons à la structure principale. Celle-ci comprend bar et salon commun, salle à dîner et grande terrasse à parasols où nous prenons l'apéritif au chant de milliers d'oiseaux.
Denis a installé son auberge face à des bosquets de palétuviers qui attirent une multitude d'espèces marines et fluviales: aigrettes blanches et grises, hérons gris, cendrés et roux, pélicans, cormorans petits et grands, mouettes, poules d'eau, etc. Pour en faciliter l'approche, il a construit une jetée de bois complétée par un kiosque où l'on peut s'asseoir dans l'intimité des aigrettes et autres corrmorans qui vous observent d'un oeil curieux, pas du tout farouche, à deux ou trois mètres de distance à peine.
Pour couronner ce plaisir, on nous sert un fabuleux velouté de légumes locaux avec un verre de vin gris marocain. Retour à la case dont les rideaux du grand lit à baldaquin servent de moustiquaire (bien nécessaire ici).
Samedi matin, petit déjeuner
servi sur la véranda de la case, puis départ vers le village voisin où nous attend le batelier Joseph avec sa grande pirogue, pour une longue et paisible virée le long des méandres du fleuve Saloum et de ses centaines de petites îles sableuses couvertes d'une végétation jaunie et séchée par le soleil. La balade se termine dans le hameau où est située la belle maison natale de Senghor, dont nous ne pouvons visiter que le jardin.
Pour le lunch, Fatou nous a préparé de remarquables filets de barracuda à la sauce chien, accompagnés d'un gratin de légumes et complétés par un dessert aussi léger que délicieux. Sieste, farniente luxurieux jusqu'à l'heure de l'apéro
du soir, suivi d'un autre potage génial, au potiron épicé cette fois, inventé par la maîtresse de maison.
Dimanche, Pape et Habib, qui avaient profité de leur journée de congé pour aller voir leurs familles dans la région, viennent nous repprendre pour nous ramener à M'Bour au Tama Lodge, dans les embarras de circulation majeurs causés par les préparatifs de la Tabaski, la "Fête du Mouton" qui doit clôturer mardi la période du pélerinage à la Mecque.
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