(20 juillet 2006) Comme on nous a avertis que la saison des tempêtes commence maintenant tôt dans la zone des alizés (grand merci à George W. et au réchauffement de la planète), plus question de traverser l'Atlantique cet été. Il va falloir nous résoudre à traîner dans des coins aussi désagréables que Séville, Cadix, Valence, Minorque ou Barcelone -- on va quand même essayer d'éviter Drummondville et Saint-Ouen, y'a une limite à tout! Avec possible remisage du "Bum chromé" soit en Andalousie, soit du côté de Sète ou la Grande Motte (because proximité de notre petit home de Montpellier) jusqu'en novembre. La désolation totale, quoi.
Et comme si ça ne suffisait pas, nous perdons nos passagers. Après Daniel à Brest, Marie et Jean, coincés entre la nécessité de rentrer un jour à Montréal (fin de vacances) et l'emprise des charmes du Portugal, nous quittent à Cascais mais continuent à vagabonder dans le pays pendant 5-6 jours. Et le dernier survivant, Charles Larcher, rentrera en Martinique depuis Huelva la semaine prochaine.
Hier soir, on a dignement (et quelque peu bruyamment) fêté la réussite au bacc français de la fille de notre matelot Marco. Au lieu de gueuler, notre Anglais de voisin (capitaine d'un "Grand Banks" trimoteur de 1973 requinqué) est venu trinquer, et les Robinsons Suisses d'en face (habitants d'un voilier monocoque de 41 pieds gréé spécialement pour le tour du monde) se sont joints à nous, contribuant une bouteille... de rhum martiniquais: Rafi, Cathi (tous deux médecins du Valais), leur fils de 17 ans et leur fille de 15 ans. Ce qui avait débuté au champagne et au "cava" catalan s'est terminé au planteur antillais et au conhac portugais. Heureusement, le mal de tête de ce matin s'est dissipé avant que je me remette à écrire.
J'ai aussi fait la conaissance (trop rapide, hélas) d'un duo de pick-pockets lisboètes qui, dans un tramway brinqueballant et plutôt surchargé d'Alfama, m'ont soulagé d'un portefeuille bien trop lourd. Ils me l'ont rendu, par l'intermédiaire d'une boîte à lettres et de l'escouade "tourisme" de la police locale, allégé d'une centaine d'euros et de trois cartes de crédit (dont ils n'ont pas réussi à profiter), mais toujours rempli des clés du bateau, de mes papiers d'identité et de mon carnet d'adresses. Comme quoi les voleurs portugais sont habiles, peu astucieux et civilisés à la fois. Je dois donc attendre ici des cartes de remplacement pour que nous puissions reprendre la mer, mais ça aurait pu être bien pire.
Et puis après, comme disait je ne sais plus qui de célèbre, tant qu'on a la santé...
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