(29/11/2006) Après quatre jous d'une escale enchanteresse, nous avons repris la mer hier midi.
Au matin de notre arrivée, nous sommes allés accomplir les formalités d'enregistrement. La préposée, semant partout autour d'elle de grands sourires, gérait trois clients en même temps avec un minimum de paperasse et de perte de temps. Un quart d'heure plus tard, toutes formalités remplies, nous sortons de la capitainerie avec les adresses de trois accastilleurs, un plan de la ville, une liste de restaurants et de supermarchés et les noms et les prix des deux meilleurs loueurs de voitures du quartier. Wow! Dans la plupart des autres marinas où nous avons accosté, nous serions encore en train d'attendre notre tour.
Gérard grimpe au mat dans sa chaise de calfat pour récupérer la poulie cassée, et nous montons en ville chercher un remplacement et faire provision, surtout, de pain frais. Le seul défaut de Tenerife est de ne pas offrir une seule laverie digne de ce nom. On se débrouillera avec les moyens du bord. Petite bouffe sur le pouce.
Samedi matin, nous louons une bagnole (Opel break) pour aller faire des courses au Carrefour géant non loin de la marina et explorer un peu les environs. Nous prenons un repas correct dans un resto de la rue Emilio Calzadilla, sauf Marie-José qui, sur les conseils que nous avait donnés avant le départ mon cousin grand voyageur Claude Aubin, commande des cigalas, sorte de croisement entre la crevette géante et l'écrevisse. Totalement succulent, nous en bavons d'envie -- surtout Gérard, qui a insisté pour prendre un steak dans un pays qui n'y connaît rien en viande.
Dimanche, probablement la plus belle journée de notre expédition après la mosquée de Cordoue, nous escaladons les contreforts du Teide à partir de Puerto de la Cruz, sur le flanc nord. Arrêt aux Magnolias, recommandés par Michelin (avec raison) comme le meilleur resto de l'île, avec en prime une réserve apparemment inépuisable d'un fabuleux "cava" catalan et une vue plongeante sur toute la côte. Puis l'Opel s'enfonce dans une cotonneuse brume de nuages gris et opaques... pour en ressortir 3-400 mètres plus haut sous un ciel d'un bleu parfait, au grand soleil.
Ébahis, nous nous arrêtons dans un tournant de la route pour contempler l'océan de nuages qui s'étend sous nos pieds jusqu'à l'infini. Vision magique, qui le sera plus encore quand nous redescendrons en fin de journée par le sud-ouest, et que la surface moutonneuse sera peinte de jaunes, de roses et d'orangés par les rayons du soleil couchant!
En approchant les 2500 mètres d'altitude, la route sinueuse quitte une forêt de pins et de sapins pour s'engager dans un mini-désert qui ressemble au Colorado ou à l'Arizona: barrières de rocs nus de toutes les couleurs, étendues de sables ocres, cactus, squelettes de grandes fleurs qui se dressent à près de deux mètres au-dessus des cailloux, et plus loin et plus haut, jaune grisâtre et sculptural, le pic du Teide nous domine de ses 3700 et quelques mètres. Lorsque le jour (et le froid, à cette hauteur) tombe, nous redescendons à regret vers la marina.
Lundi matin, les réparations étant terminées et les provisions complétées, nous rendons la voiture en un temps record: "Vous avez les clefs? Merci. La voiture est dans le parking? Parfait. Bon voyage."; dans le même esprit, nous effectuons les dernières formalités de départ. Même les flics sont sympa! Ils acceptent sans un mot le formulaire à moitié rempli que nous leur remettons ("OK, c'est pas grave, je compléterai moi-même")... et nous en remettent une photocopie, avec comme explication: "Vous montrerez ça aux collègues des Antilles s'ils vous cherchent des problèmes, ils sont plus chichiteux que nous." Ça, comme dit Gérard, c'est extra-sûr. Faudrait envoyer nos copains martiniquais qui s'occupent des touristes faire un stage par ici!
Le seul détail qui reste à régler, c'est si Azur va continuer le voyage avec nous. Au départ de Belgique, tout le monde aurait parié contre. Au retour à Huelva, nous mettions les chances à cinquante-cinquante. Mais bien avant l'arrivée aux Canaries, sa décision était déjà prise et nous la communiquer n'était plus, de fait, qu'une formalité. "Ça passe ou ça casse", déclare-t-elle, "Hélène, je t'emmène!" Pour ceux qui ne sont pas de la famille, un mot d'explication: Hélène, c'est la belle-soeur bien-aimée, disparue trop tôt en lui léguant un bracelet, qu'elle emporte en souvenir dans tous nos voyages. En avant toutes, donc.
Après avoir fait le plein de gasoil à la pompe voisine de Radazul, nous mettons les voiles par bon vent, et choisissons de longer les autres îles des Canaries plutôt que de piquer vers le sud comme le recommandent les guides de navigation. C'est donc finalement mardi matin au large d'El Hierro, au lever de soleil, que nous disons adieu à cet archipel béni, non sans un certain regret. Ce n'est qu'un au-revoir, sans doute.
Au matin de notre arrivée, nous sommes allés accomplir les formalités d'enregistrement. La préposée, semant partout autour d'elle de grands sourires, gérait trois clients en même temps avec un minimum de paperasse et de perte de temps. Un quart d'heure plus tard, toutes formalités remplies, nous sortons de la capitainerie avec les adresses de trois accastilleurs, un plan de la ville, une liste de restaurants et de supermarchés et les noms et les prix des deux meilleurs loueurs de voitures du quartier. Wow! Dans la plupart des autres marinas où nous avons accosté, nous serions encore en train d'attendre notre tour.
Gérard grimpe au mat dans sa chaise de calfat pour récupérer la poulie cassée, et nous montons en ville chercher un remplacement et faire provision, surtout, de pain frais. Le seul défaut de Tenerife est de ne pas offrir une seule laverie digne de ce nom. On se débrouillera avec les moyens du bord. Petite bouffe sur le pouce.
Samedi matin, nous louons une bagnole (Opel break) pour aller faire des courses au Carrefour géant non loin de la marina et explorer un peu les environs. Nous prenons un repas correct dans un resto de la rue Emilio Calzadilla, sauf Marie-José qui, sur les conseils que nous avait donnés avant le départ mon cousin grand voyageur Claude Aubin, commande des cigalas, sorte de croisement entre la crevette géante et l'écrevisse. Totalement succulent, nous en bavons d'envie -- surtout Gérard, qui a insisté pour prendre un steak dans un pays qui n'y connaît rien en viande.
Dimanche, probablement la plus belle journée de notre expédition après la mosquée de Cordoue, nous escaladons les contreforts du Teide à partir de Puerto de la Cruz, sur le flanc nord. Arrêt aux Magnolias, recommandés par Michelin (avec raison) comme le meilleur resto de l'île, avec en prime une réserve apparemment inépuisable d'un fabuleux "cava" catalan et une vue plongeante sur toute la côte. Puis l'Opel s'enfonce dans une cotonneuse brume de nuages gris et opaques... pour en ressortir 3-400 mètres plus haut sous un ciel d'un bleu parfait, au grand soleil.
Ébahis, nous nous arrêtons dans un tournant de la route pour contempler l'océan de nuages qui s'étend sous nos pieds jusqu'à l'infini. Vision magique, qui le sera plus encore quand nous redescendrons en fin de journée par le sud-ouest, et que la surface moutonneuse sera peinte de jaunes, de roses et d'orangés par les rayons du soleil couchant!
En approchant les 2500 mètres d'altitude, la route sinueuse quitte une forêt de pins et de sapins pour s'engager dans un mini-désert qui ressemble au Colorado ou à l'Arizona: barrières de rocs nus de toutes les couleurs, étendues de sables ocres, cactus, squelettes de grandes fleurs qui se dressent à près de deux mètres au-dessus des cailloux, et plus loin et plus haut, jaune grisâtre et sculptural, le pic du Teide nous domine de ses 3700 et quelques mètres. Lorsque le jour (et le froid, à cette hauteur) tombe, nous redescendons à regret vers la marina.
Lundi matin, les réparations étant terminées et les provisions complétées, nous rendons la voiture en un temps record: "Vous avez les clefs? Merci. La voiture est dans le parking? Parfait. Bon voyage."; dans le même esprit, nous effectuons les dernières formalités de départ. Même les flics sont sympa! Ils acceptent sans un mot le formulaire à moitié rempli que nous leur remettons ("OK, c'est pas grave, je compléterai moi-même")... et nous en remettent une photocopie, avec comme explication: "Vous montrerez ça aux collègues des Antilles s'ils vous cherchent des problèmes, ils sont plus chichiteux que nous." Ça, comme dit Gérard, c'est extra-sûr. Faudrait envoyer nos copains martiniquais qui s'occupent des touristes faire un stage par ici!
Le seul détail qui reste à régler, c'est si Azur va continuer le voyage avec nous. Au départ de Belgique, tout le monde aurait parié contre. Au retour à Huelva, nous mettions les chances à cinquante-cinquante. Mais bien avant l'arrivée aux Canaries, sa décision était déjà prise et nous la communiquer n'était plus, de fait, qu'une formalité. "Ça passe ou ça casse", déclare-t-elle, "Hélène, je t'emmène!" Pour ceux qui ne sont pas de la famille, un mot d'explication: Hélène, c'est la belle-soeur bien-aimée, disparue trop tôt en lui léguant un bracelet, qu'elle emporte en souvenir dans tous nos voyages. En avant toutes, donc.
Après avoir fait le plein de gasoil à la pompe voisine de Radazul, nous mettons les voiles par bon vent, et choisissons de longer les autres îles des Canaries plutôt que de piquer vers le sud comme le recommandent les guides de navigation. C'est donc finalement mardi matin au large d'El Hierro, au lever de soleil, que nous disons adieu à cet archipel béni, non sans un certain regret. Ce n'est qu'un au-revoir, sans doute.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire