08 janvier 2007

Séville et Cordoue


(29 juillet 2006) Après ce court entracte, ô combien poétique, reprenons le fil de notre récit:
Une capricieuse et exiguë SEAT de location nous a d'abord menés "près des remparts de Sévi-i-i-i-ille..." (air archi-connu) dans une chaleur digne de Carmen en personne: 42° à l'ombre -- et on ne parle même pas du soleil. Nous avons quand même arpenté l'immense cathédrale, salué le tombeau de Colomb, où il est fort douteux que Christophe se soit jamais trouvé en personne, et admiré le retable d'or de la chapelle royale. En soirée, les ardeurs du jour s'étant quelque peu calmées, agréable tour de ville en calèche avec, ô miracle, un cocher parlant français, discret et peu loquace. Au lunch, je n'avais pu résister à l'envie de m'offrir (littéralement à prix d'or, mais ça en valait le coup) des angulas (alevins d'anguilles) du Guadalquivir sautées à l'ail et dégustées, tradition oblige, dans une terrine de grès avec une fourchette de bois.
Le lendemain, nos co-équipiers Gérard et Marc nous ayant quittés pour retourner s'occuper du bateau, nous avons mis le cap, avec Charles au volant, vers Cordoue; c'est là que nous avons découvert que le soleil de Séville n'était qu'un modeste préambule. Sans le moindre effort, l'ombre de Cordoue faisait grimper le thermomètre à 46°! Heureusement, l'hôtel Alfaros était bien climatisé, agréablement décoré et doté d'un bar accueillant. Et ce n'est que le jour suivant que nous avons vécu l'émerveillement de la mosquée-cathédrale, dont je rêvais depuis mes études d'architecture il y a plus de 40 ans.
Ne vous attendez pas à des descriptions ni à des images (celle qui est là a été piquée sur le Web): nous n'avons ni filmé ni photographié, nous contentant d'admirer et surtout de nous imprégner de l'esprit d'un lieu absolument unique. "Vaut le voyage", comme dit M. Michelin.
Enfin, retour à Huelva par le chemin des écoliers, celui qui traverse l'Andalousie profonde par de petites routes sinueuses derrière des tracteurs poussifs et des camions brinquebalants. Le bonheur total. A Puente Genil, nous avons voulu déjeûner à la Casa Pedro (comment résister à ce nom, évocateur de notre joyeuse jeunesse montréalaise?), mais elle était fermée à l'heure du lunch -- évidemment. Il a fallu nous contenter de son voisin El Poncho, où un patron sympa nous a servi des plats inédits concoctés par madame, notamment une savoureuse et imprévue empilade sur toasts de poivrons sautés, escalope de veau grillée et jambon fumé!
Charles nous a quittés le lendemain matin pour rentrer en Martinique. Par ailleurs, les petits travaux sur le Bum étant terminés (et le trouble de moteur bien moins menaçant qu'il ne paraissait au départ), nous repartons en mer demain vers Barbate (ex-de Franco) où, il y a quelque 25 ans, nous avions passé un merveilleux mois de vacances. Espérons que ce vieux village de pêche n'a pas trop changé...

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