08 janvier 2007

Aux Canaries sur une mer de lumière


(24/11/2006) Trop beau temps pour les deux premiers jours de mer. On ne peut faire que du moteur le long des côtes du Maroc. Seule consolation, les lignes de pêche à la traîne qui étaient restées muettes jusqu'ici se mettent à siffler. Dès le premier jour, nous attrapons une bonite et un thon, pas gros mais respectable, et deux chatoyantes daurades le lendemain. Délicieux repas de poisson frais, en plus de deux pots de marinade de thon à l'huile, recette secrète de Gérard.
Véritable ballet offert par une cinquantaine de dauphins d'une espèce différente de celle que nous voyions en Espagne: ils ont le ventre clair mais tacheté, et le dos brun presque chocolat noir. Ils viennent frôler les flancs du cata, certains même se glissent entre les deux coques pour ressortir par l'autre bout.
Mardi, le vent se lève en furieuses rafales et nous hissons les voiles. En mettant le nez dehors le lendemain matin, Gérard découvre que la grand-voile a disparu! Mystère bientôt éclairci: la poulie en tête de mât qui tenait la drisse a dû péter pendant la nuit, et la voile est descendue se cacher à l'intérieur de son sac le long de la bôme! Moi, qui étais de garde, n'ai rien entendu... ce qui permet aux autres de bien rigoler à mes dépens. Et puis après? On fera avec le gennaker et le génois.
Dès jeudi midi, on aperçoit le pic du Teide, sommet des Canaries et amer incontournable de Tenerife, notre prochaine escale. Mais les apparences sont trompeuses et malgré un bon vent, il nous faudra jusqu'au coucher de soleil pour nous approcher de la première des "Îles fortunées". Pendant que nous longeons le nord de l'île en route vers la marina de Santa Cruz, la mer s'illumine de centaines et de milliers de petits poissons phosphorescents: nous avons l'impression de naviguer sur des vagues de lumière!
Il est finalement près de minuit quand nous accostons, avec l'aide d'un jeune gardien de nuit aussi charmant (et polyglotte) que serviable. Il n'est que le premier d'une succession ininterrompue de Canariens aimables et efficaces, un trait de caractère national que nous pourrons apprécier pendant tout notre séjour.

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